2024, une année sanitaire difficile
L’assemblée générale de la fédération régionale des groupements de défense sanitaire (FRGDS) d’Auvergne-Rhône-Alpes s’est tenue le jeudi 3 avril à Berzème (Ardèche).

Les actions des onze groupements de défense sanitaire (GDS) d’Auvergne-Rhône-Alpes se confrontent à un contexte sanitaire tendu, ont martelé les élus en assemblée. « 2024 restera une année difficile pour notre réseau avec l’émergence de la FCO-8, FCO-3, MHE et l’expansion du frelon asiatique », a souligné leur président, Hervé Garioud, qui n’a pas manqué de saluer le « travail acharné » de ses équipes. La fièvre catarrhale ovine (FCO), qui a impacté fortement les élevages bovin, ovin et caprin sur ce dernier semestre, suscite de grandes craintes en cette reprise printanière des températures. En caprin, la gestion de la FCO reste « très floue et difficile surtout en lien avec la vaccination », une « très forte chute de la production laitière » est observée dans certains départements ainsi qu’une « forte baisse de l’immunité des chèvres » lorsque la maladie entre en association avec d’autres, comme la paratuberculose. En ovin, on note une mortalité très variable d’une exploitation à l’autre liée au sérotype 8, jusqu’à 15 % par élevage et des problématiques d’avortement. Les pertes indirectes sont très importantes. En bovin, la maladie hémorragique épizootique (MHE), qui se concentre pour l’heure dans le Sud-Ouest de la France, réclame une « vigilance continue ». Le réseau continue d’inciter les éleveurs à vacciner contre l’ensemble de ces maladies vectorielles pour lesquelles il existe des vaccins, mais qui se confronte aux problématiques de disponibilité des doses.
Veiller au respect de la réglementation sanitaire
Concernant la besnoitiose, de nombreux plans de lutte ont été finalisés ces deux dernières années en région, et un nouveau plan national du fonds de mutualisation du réseau des GDS (FMGDS) prévoit des mesures de soutien aux éleveurs pour l’élimination des animaux positifs. L’avancée de l’éradication de la BVD (1 IPI pour 8 000 naissances) et le taux satisfaisant de cheptel indemne à l’IBR (98 %) ont été mis en évidence également. Les élus de la FRGDS ont rappelé le risque sanitaire engendré par les introductions d’animaux et les modalités de gestion mises en place dans les GDS de la région : statuts sanitaires en petits ruminants et kit intro en bovins. Ils demandent des mesures contre les éleveurs ne respectant pas la réglementation sanitaire, notamment des actions en lien avec les Asda1. Conscient que « la maîtrise des mouvements reste la clé de la maîtrise sanitaire », le directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf), Bruno Ferreira, a expliqué que ce « sujet complexe ne dépend pas que de l’administration et nécessite une analyse juridique ».
En apiculture, la section a été renforcée avec une amélioration de la cohésion et de la communication. Le registre d’élevage a fait l’objet d’un travail approfondi, aboutissant à la création d’un agenda apicole technique et ludique. Le réseau de TSA a été, quant à lui, redynamisé lors de journées régionales et un service spécifique a été mis en place pour les apiculteurs professionnels. Si le projet de PSE apicole régional a été suspendu, il reste « un outil indispensable pour arriver à faire évoluer la gestion du varroa à l’échelle de la région », a indiqué Hervé Garioud.
Mieux éduquer et former les jeunes
Les échanges ont porté également sur la situation budgétaire du réseau des GDS d’Aura. « Nous avons besoin d’un soutien de l’État et de ressources pour financer nos interventions. Nous avons bien vu au moment de la crise de la FCO l’importance de l’indépendance du réseau des GDS dont la communication nécessite des relais de nos partenaires. Il faut se tourner vers l’avenir et travailler ensemble », a déclaré le président de la FRGDS, Hervé Garioud. La formation des jeunes est un « enjeu régional fort » pour lequel l’intervention des GDS lors du parcours à l’installation « manque d’uniformité entre les départements ». « Nous voulons essayer de faire financer du sanitaire collectif sur l’éducation et la formation des jeunes, a-t-il ajouté. Il faut absolument les accompagner et sécuriser leur avenir. » Si cet objectif collectif est crucial, « il y a des chemins différents pour l’atteindre », a déclaré Bruno Ferreira. « Il faut arriver à faire en sorte que les enjeux sanitaires soient intégrés dans les schémas de production au quotidien et qu’ils s’adaptent à toutes les contraintes d’organisation. »
A.L.
1 Asda : attestation sanitaire à délivrance anticipée.
Gae de la Vacheresse
