Une petite cérémonie a été organisée la semaine dernière à la Maison des agriculteurs de Grenoble afin d'opérer le tirage au sort de la tombola des organisations professionnelles agricoles, dans le cadre du Téléthon 2011.
Cette loterie, organisée sous la houlette de Francis Annequin, président de la Section des anciens exploitants de l'Isère, a permis de rassembler 2564 euros, contre 2206 l'an dernier. Sur cette somme, les anciens exploitants agricoles ont apporté 800 euros provenant de la vente de noix qu'ils ont eux-mêmes ramassées dans des noyeraies mises à disposition par des agriculteurs.

Des bonds de géant en 25 ans de recherches

Cette quatrième édition de la tombola s'est effectuée en présence de Thomas, porte-parole du Téléthon 2008, fils d'une salariée d'une organisation professionnelle de l'Isère. Une chercheuse, Isabelle Marty, scientifique à l'Inserm de Grenoble, est venue rappeler rapidement les avancées de la recherche en 25 ans de Téléthon.
Le premier objectif de la recherche a été d'identifier les gènes responsables de certaines maladies, les myopathies en particulier. "L'AFM a été un des contributeurs majeurs" estime Isabelle Marty, ces maladies, rares, n'engendrant pas beaucoup de travaux de la part de la recherche publique ou privée. Dans les premières années, la croyance était cependant que l'on "ne pouvait rien faire devant une mutation". Mais peu à peu, les avancées ont permis d'espérer accéder à une thérapie génique. La première grande application a été réalisée en 2000, avec les bébés bulle, souffrant d'un déficit total d'immunité. Aujourd'hui, la communauté scientifique s'accorde à dire que sur les vingt enfants traités, 18 sont désormais guéris et vivent normalement (deux sont décédés).
En 2004, une nouvelle méthode, le saut d'exon, a été envisagée dans le cadre des myopathies de Duchêne. Les expériences sont concluantes sur les chiens et devraient bientôt être essayés sur des humains.

Extrêmement onéreux

Appartenant à l'équipe pluridisciplinaires Muscle et pathologie de l'Inserm, Isabelle Marty et ses collègues, travaillent sur les myopathies à cores, provoquant des faiblesses musculaires généralisées mais non dégénératives. "Ces travaux fondamentaux ou les applications sont extrêmement onéreuses, rappelle la chercheuse. Il faut compter 100 000 euros par essai. La présence de l'AFM est indispensable". Elle reconnaît passer de plus en plus de temps à la recherche de subsides. "Nous ne nous arrêtons pas à ces dimensions financières, sinon nous serions vite découragés". "D'autant plus que ces travaux ont des débouchés dans de nombreux domaines", comme l'a fait remarquer Jean Robin-Brosse, président de la FDSEA de l'Isère et éleveur. L'insémination artificielle chez les bovins a bénéficié de manière dérivée des nouvelles connaissances apportées par la recherche fondamentale. "Il y a des échanges permanents et des allers-retours fréquents entre nos discipline et de nombreuses spécialités médicales", confirme Isabelle Marty.

Jean-Marc Emprin

De beaux lots