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Fête du bleu

A Autrans-Méaudre-en-Vercors, il fait bon vivre... et travailler

La nouvelle commune d’Autrans-Méaudre-en-Vercors ne manque pas d'atouts. Ses habitants ont su les utiliser pour que les lieux deviennent une destination touristique privilégiée et un bassin de vie cohérent.
A Autrans-Méaudre-en-Vercors, il fait bon vivre... et travailler

Entre vastes prairies et pentes boisées, le val d'Autrans-Méaudre et sa nouvelle commune Autrans-Méaudre-en-Vercors s'étire doucement.

Ses paysages façonnés au fil du temps parlent d'eux-mêmes.

C'est un lieu où il fait bon vivre, que l'on soit habitant ou touriste. L'économie du territoire repose d'ailleurs sur deux piliers étroitement liés : l'agriculture et le tourisme.

Comme l'indique Pierre Buisson, maire délégué de Méaudre et président de la Communauté de communes du massif du Vercors : « les deux domaines se complètent. L'un ne vit pas sans l'autre ».

Sans le travail de la terre, le territoire ne pourrait pas être ce qu'il est et proposer l'offre touristique qui le caractérise.

« Haut de gamme »

« Ici, on est loin du tout ski et du studio-cabine », affirme Marion Cottaz, chargée de communication à la station d'Autrans-Méaudre.

Destination reconnue pour la qualité de son environnement, la richesse de sa faune et de sa flore, la station, qui regroupe désormais les deux anciennes stations des villages d'Autrans et de Méaudre, offre de nombreuses activités.

« En hiver, outre les 180 kilomètres de ski de fond et les deux domaines de ski de piste, nous proposons la pratique de la raquette à neige, du chien de traîneau, de la patinoire. Aujourd'hui, les touristes ne font plus du ski pendant une semaine. Ils diversifient leurs activités. Et l'été aussi, les pratiques sont variées : randonnées, marche nordique, vélo, piscine. En fonction des tendances, nous proposons des nouvelles activités. Notre offre ne cesse de s'étoffer », ajoute la professionnelle du tourisme.

Si les deux communes sont aujourd'hui regroupées, leur évolution touristique ne s'est pas construite de la même façon.

 

Crédit photo : Marion Cottaz
Autrans, Mecque du ski de fond, s'est développée grâce aux Jeux olympiques de Grenoble en 1968.

 

Autrans, Mecque du ski de fond, s'est développée grâce aux Jeux olympiques de Grenoble en 1968 et compte un nombre de lits supérieur.

Méaudre est restée une commune plus rurale.

Mais nombre de ses habitants ont aussi choisi d'aménager un peu d'espace en meublés « plutôt « haut de gamme » et décoré avec soin ».

Avec ou sans neige

Les deux attirent maintenant une clientèle familiale, lassée du monde, du ski de masse et des prix prohibitifs, recherchant une vie de village ainsi qu'un accueil chaleureux.

« La présence du Parc naturel régional apporte aussi une plus value importante. C'est une marque, un gage de territoire d'exception », note Thierry Gamot, maire délégué d'Autrans.

Les séjours sont facilement remplis à la semaine pendant les vacances scolaires, mais la station veut diversifier ses activités pour nourrir une fréquentation toute l'année - grâce à la proximité de Grenoble, Valence et Lyon, les visiteurs viennent aussi nombreux pour le week-end ou la journée - et même l'hiver quand il n'y a pas de neige.

Pour autant, « même s'il n'y a pas que le ski, la neige reste une valeur très importante pour le Vercors. Le territoire n'est pas le même avec ou sans neige », insiste Sébastien Dutrievoz, du gîte-hôtel Arcanson, créé à Méaudre, voilà 30 ans.

 

Dans la commune d'Autrans-Méaudre-en-Vercors, il est possible de pratiquer de nombreuses activités sportives.

 

« Nous ne pouvons pas penser que nous allons changer de modèle comme ça. Aujourd'hui, nous sommes dans une logique d'aménagement et de consommation de l'activité. Si nous voulons rester compétitifs, nous devons avoir un minimum d'équipement. Cela représente des coûts », ajoute-t-il, fort de son expérience d'accueil au gîte et de l'agence de voyage combinée.

Bassin de vie cohérent

Autre caractéristique de ce territoire : ses habitants vivent et travaillent sur place.

« Le taux d'actifs de la commune habitant et travaillant dans son enceinte est de 48,5 %. Et cette statistique exclut les personnes qui ont une activité professionnelle dans une commune voisine du plateau », affirme Alain Mouchiroud, chargé de mission économie Royans-Vercors.

Le tourisme emploie directement ou indirectement (via l'hôtellerie, la restauration, les commerces) de nombreuses personnes du plateau.

« L'hiver, la mairie embauche pas moins d'une centaine de personnes pour l'exploitation des domaines skiables et des remontées mécaniques. Pour cela, nous privilégions nos concitoyens », révèle Thierry Gamot.

« Mais la commune compte aussi une carrière et un important tissu d'entreprises et d'artisans, dans les domaines du BTP, de l'entretien des véhicules et des paysages. Cela permet un bassin de vie cohérent. », explique Alain Mouchiroud.

Et d'ajouter : « Il s'agit surtout de TPE, mais nous avons une entreprise de plus grande importance « Préfélectrique », une société coopérative ouvrière de production (Scop). »

« L'entreprise, créée en 1976 à Méaudre, spécialisée dans la préfabrication d’installations électriques pour le bâtiment, emploie aujourd'hui 60 salariés dont la moitié vit à Autrans-Méaudre-en-Vercors. Les autres viennent du plateau », fait remarquer Bruno Amblard, le PDG.

Ils ne sont que quelques-uns à monter du bassin Grenoblois.

De façon plus générale, ils ne sont aussi que quelques-uns à travailler « en bas ».

Depuis six mois, ceux qui le souhaitent peuvent même profiter d'un espace de co-working.

La commune, isolée par le col de la Croix-Perrin et les gorges du Méaudret, ne se prête pas à d'importants mouvements pendulaires.

Certains peuvent penser que cela isole. D'autres que cela protège.

Isabelle Brenguier

 

Saveurs et savoirs en Vercors

Les 30 et 31 juillet, la commune d'Autrans-Méaudre-en-Vercors accueille la Fête du Bleu du Vercors-Sassenage.
Les 30 et 31 juillet, la commune d'Autrans-Méaudre-en-Vercors accueille la Fête du Bleu du Vercors-Sassenage.
Ce sera l'occasion pour ses habitants, sa vingtaine d'exploitants agricoles et ses artisans, de faire la fête et de mettre à l'honneur les nombreux savoir-faire locaux et les mets qui en résultent. 
Techniques de travail
25 producteurs du Vercors, qui transforment eux-mêmes leurs produits, feront découvrir leurs spécialités. 
Les artistes et artisans-créateurs du Vercors présenteront aussi leurs créations et expliqueront leurs techniques de travail, avec notamment le travail du cuir (voir notre rubrique Stratégie).
Ils proposeront aussi de mettre la main à l’ouvrage, avec des distillations de lavande, du pressage de noix...
L'objectif est de faire découvrir aux visiteurs cette expérience transmise de génération en génération et ces activités qui ont su, au fil du temps, s’adapter et perdurer.
Et, dans ce territoire où l'agriculture joue un rôle majeur dans l'économie locale et le maintien de l'espace ouvert, les jeunes agriculteurs, relativement nombreux, installés depuis peu ou en phase d'installation, seront aussi présents durant la Fête pour présenter leur ferme ou leur projet.
 

 

 La nouvelle commune d'Autrans-Méaudre-en-Vercors

Crédit photo : Pascal Conche
Nichés entre le col de la Croix Perrin et les gorges du Méaudret, les villages d'Autrans et de Méaudre se sont rassemblés pour former la commune d'Autrans-Méaudre-en-Vercors.
Depuis le 1er janvier, Autrans et Méaudre ont fusionné pour former Autrans-Méaudre-en-Vercors, une grande commune de 80 kilomètres carré et de 2 973 habitants, la deuxième la plus importante du plateau.
La démarche, initiée pour des motifs financiers en raison des baisses de dotations de l'Etat, ne manque pourtant pas de sens.
Grâce au Syndicat intercommunal Autrans-Méaudre, les deux communes ont déjà l'habitude de travailler ensemble dans de nombreux domaines depuis plus de 30 ans.
L'offre touristique est aussi désormais complètement commune et partagée.
Mais ce rapprochement administratif s'inscrit également dans la géographie des lieux.
Les deux bourgs, nichés entre le col de la Croix Perrin et les gorges du Méaudret, sont seulement distants de cinq kilomètres.
« Des crêtes, cela apparaît vraiment comme une évidence », avance Thierry Gamot, maire délégué d'Autrans, qui a toujours œuvré pour ce mariage.
Pour autant, le sujet reste délicat. Il a fallu lever des craintes et des appréhensions, car les habitants sont toujours très attachés à leur commune.
Mais en octobre dernier, la majorité des habitants, grâce à une consultation, ont tranché et franchi le pas.
IB