A la découverte d'un élevage bovin intégré

« Certains de mes voisins ne savent pas qu'il y a des veaux dans mon exploitation », témoigne Benoît Vacher, de l'EARL du Grand Cozance à Trept. C'est donc pour ouvrir les portes de son élevage et faire découvrir son système de production au plus grand nombre qu'il participe à l'opération « Made in viande » du 21 au 23 mai.
Surveillance quasi permanente
Benoît Vacher est installé avec son père depuis 2013. Ensemble, ils exploitent 117 hectares et engraissent, pour le compte d'une entreprise d'intégration, 400 veaux qui arrivent dans leur étable à 17 jours et repartent à 140 jours.
Durant cette période, ils sont logés dans un bâtiment, construit en 2013, sur des aires paillées et nourris avec du lait à volonté et un mélange de céréales (orge, maïs, féverole, lupin, paille de céréales). Pendant trois à quatre semaines après leur arrivée, leur présence nécessite une surveillance quasi permanente, car il faut être vigilant sur les diahrées qui peuvent survenir et prévenir des déshydratations. Après cette période, la surveillance est allégée.
Le travail des deux éleveurs consiste à nourrir les bêtes et à surveiller qu'aucune n'a de problème. Chaque année, ils engraissent deux bandes et demie et réalisent entre chacune un vide sanitaire de 15 jours à trois semaines.
Stabilité de revenus
Benoît Vacher veut profiter de l'opération « Made in viande » pour montrer ce qu'il fait et comment il travaille. « C'est important de communiquer sur nos pratiques. Nous sommes dans une période très difficile. Les éleveurs laitiers ne peuvent pas garder toutes leurs bêtes. Nous sommes obligés de passer par ce type de système. Certes, la qualité de la viande peut être un peu inférieure, mais elle est à un prix plus abordable. Il faut de tout pour satisfaire les consommateurs. Je veux expliquer que ce n'est pas parce que nous sommes en intégration que nous ne sommes pas des éleveurs ». Lui qui n'était pas destiné à reprendre l'exploitation familiale - il était moniteur éducateur dans un établissement pour jeunes en difficulté - a pris la fibre de l'élevage après un licenciement économique et aujourd'hui, son BPREA en poche, il se plaît avec ses veaux.
L'entreprise d'intégration fournit les veaux, les aliments et les traitements vétérinaires. Elle rémunère l'éleveur à hauteur d'une centaine d'euros par bête en moyenne (le tarif varie selon différents critères), sans variation liée aux cours. Cela assure à Benoît Vacher et à son père une stabilité de revenus.
Isabelle Brenguier
Les rencontres Made in viande
Ils sont éleveurs, techniciens d'élevage, négociants, commerçants en bestiaux, responsables d'abattoirs, bouchers, grossistes, acheteurs, cuisiniers... Ils incarnent tous Made in viande, cet évènement grand public qui aura lieu du 21 au 25 mai en Isère et dans toute la France. Organisé par l'interprofession de la viande, cette manifestation a pour objectif de faire connaitre aux petits et aux grands tous les maillons et métiers de la filière. Savoir-faire, soin apporté aux animaux, pratique d'élevage, tri des animaux, commerce, traçabilité, hygiène, sécurité sanitaire, innovation, gastronomie, opportunités d'emploi... sont autant de sujets d'échanges pour en apprendre davantage sur ces métiers et aborder les thématiques spécifiques à chacun d'entre eux.En Isère, cinq établissements ouvrent leurs portes :- l'élevage de l'EARL du Grand Cozance à Trept du 21 au 23 mai ;- l'atelier de transformation des viandes de Belledonne au Moutaret le 21 mai ;- la boucherie, charcuterie, traiteur Picoto à Meylan ;- la boucherie traiteur Clavel à Voiron ;- la boucherie Froment à Meylan.IB