Accompagner le changement

Ce sont des vœux empreints de bilan qu'a formulés Jean-Claude Darlet, président de la chambre d'agriculture, à la veille du scrutin qui verra le renouvellement de ses membres.
Le développement de techniques alternatives pour accompagner l'évolution de l'agriculture, le soutien aux projets de méthanisation, la gestion quantitative de l'eau - « l'affaire de tous » -, la défense du foncier agricole, la recherche de solutions pour la survie du pastoralisme face au loup, le soutien aux agriculteurs en difficulté et la lutte contre l'ambroisie figurent parmi les grands dossiers défendus par la chambre durant cette mandature.
Pour 2019, Jean-Claude Darlet a formulé le vœu de « redonner de l'attractivité au métier d'agriculteur », une profession qui a fortement besoin de se renouveler puisant sa dynamique dans une jeunesse formée au changement et à laquelle on offre des perspectives.
Le président a insisté sur l'intérêt du Pôle agroalimentaire pour redonner une valeur équitable aux productions agricoles.
Il a ensuite émis le souhait d'une future PAC plus simple et de nature à favoriser la restructuration des filières en lien avec les démarches régionales et départementales.
Il voit dans la chambre d'agriculture une « agence de développement » au service de celui de filières porteuses comme le lait de chèvre, la volaille, les PPAM etc. et au plus près des porteurs de projets.
Les chantiers en cours ou à venir sont ceux de l'optimisation des abattoirs de proximité, de l'irrigation - « un enjeu capital »-, du foncier, du travail avec les intercommunalités, de la communication envers les concitoyens et enfin, de l'amélioration des relations interdépartementales entre chambres d'agricultures. Enfin, il a invité chacun au « respect ».
Agriculture durable
Pour sa part, Robert Duranton, vice-président du département de l'Isère en charge de l'agriculture, a choisi le mot « fierté », celle d'être agriculteur, alors « que le système agricole français est jugé comme le plus vertueux au monde », a-t-il rappelé.
Il a souligné les efforts consentis depuis longue date pour porter la part de bio à 20% dans les cuisines mutualisées et la part de produits locaux (et/ou bio) à 30%.
Car le Département investit « pour une agriculture durable » qui rime avec locale. Aussi le vice-président du Département a mis en avant le lancement de la marque Is(h)ere en 2018, qui compte désormais 316 produits labellisés par 50 agriculteurs et artisans.
Surtout, « le Département continuera à accompagner les agriculteurs en 2019 », a expliqué Robert Duranton.
Il a annoncé un budget dédié de 6,4 millions d'euros avec comme fléchage l'abattoir du Fontanil, la méthanisation (182 000 euros en 2018 sur deux projets) et l'eau. « Le Département met les moyens, a-t-il précisé, avec une enveloppe de 700 000 euros entièrement consommée en 2018 qui a permis d’accompagner 23 projets d’irrigation dont six collectifs.»
Enfin, il a annoncé que le Département est prêt « à accompagner cette année les exploitations les plus en difficulté en finançant le transport de fourrage », une demande qu'avaient formulée FDSEA-JA.
Investissements
A son tour, la Région Aura, par la voix de son vice-président Yannick Neuder, a fait valoir le budget de 72 millions d'euros consacré à l'agriculture.
Les priorités de la Région demeurent les aides directes à l'investissement (bâtiments, transformation etc.), mais aussi le soutien à l'installation avec la DJA qui est passée de 24 000 à 42 000 euros, ainsi que les 9 millions d'euros destinés aux 15 plans filières, qui s'ajoutent aux 20 millions d'euros du Plan d'investissement.
S'inscrivant dans une même dynamique de l'approvisionnement local, la Région a lancé la marque agroalimentaire La région du goût (600 produits labellisés) et désire porter à 60% la part de produits locaux servis dans les 27 millions de repas des 600 lycées régionaux.
Quant à la PAC, Yannick Neuder a plaidé pour « plus d'Europe et mieux d'Europe, plus proche des habitants », confiant que la Région avait mis à disposition de la DDT de l'Isère du personnel (un équivalent temps plein pendant 4 ans) pour instruire les dossiers de paiement en retard.
En période électorale, les représentants de l'Etat ont fait valoir leur droit de réserve.
Isabelle Doucet