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Energie

Anthon : un projet de méthanisation au service du territoire

La société Saint-Louis Energies voudrait installer une unité de méthanisation agricole et territoriale à Anthon. Mais elle se heurte à une forte opposition locale. Ce qui pose une nouvelle fois la question de l'acceptabilité sociétale des projets.
Anthon : un projet de méthanisation au service du territoire

Conjointement au projet d'Aoste, une nouvelle unité de méthanisation devrait voir le jour dans le Nord Isère. Lancé en 2010, le projet a fait l'objet d'une enquête publique, comme toute installation classée. Il est le fruit d'une réflexion menée par le Gaec Saint-Louis, une exploitation spécialisée en élevage bovin installée dans la commune d'Anthon, et Valterra Matières Organiques, une entreprise intervenant dans le domaine de l'environnement et de la valorisation des déchets organiques. Les deux partenaires ont dans un premier temps créé Confluence Amendements, une société de compostage de déchets organiques, qui a permis d'installer des plateformes de compostage au sein de l'exploitation. Soucieux de valoriser leurs effluents d'élevage ainsi que ceux des exploitations environnantes, les éleveurs sont ensuite passés à l'étape méthanisation : Saint-Louis Energies est né en janvier 2014. Depuis, une dizaine d'exploitations apporteuses d'effluents sont entrées à son capital.

Multifonctionnelle

En dépit d'un avis favorable du commissaire-enquêteur (avec réserves et recommandations), le projet d'Anthon s'est heurté à une forte opposition locale. Saint-Louis Energies est donc reparti de zéro et a revu son installation à la baisse. Dans le nouveau projet, le gisement de collecte a été divisé par deux et la surface d'épendage du digestat est passée de 5 550 à 2 000 hectares. Les porteurs de projet ont également réduit la voilure de la puissance (500 Kw/h) et le montant de l'investissement. Ils ont par ailleurs prévu d'adapter le processus de traitement et de valorisation des déchets aux besoins des habitants et des collectivités (valorisation des déchets de la restauration collective par exemple), en complément de ceux des agriculteurs (qui représentent 60% de l'apport). Pas sûr que cela suffise à convaincre les habitants. « La difficulté, c'est que l'intérêt général ne ressort à travers un projet comme celui-ci, regrette Pierre Jargot, l'un des porteurs du projet. Les gens ont beau trouver qu'il est très bien ficelé, ils n'en veulent pas chez eux. » Un peu comme à Apprieu.

Marianne Boilève

Article actualisé le 27 juillet 2016.