Installée depuis un an sous la voûte du marché d'intérêt national de Grenoble (MIN), Manger bio Isère (MBI) pousse les murs.

La plateforme créée il y a douze ans par un collectif d'agriculteurs isérois est en première ligne pour répondre à la demande croissante de la restauration hors domicile.

Elle compte environ 150 clients, principalement en restauration collective publique (35% collèges, 15% cuisines de ville, 10% lycées), mais aussi en restauration collective privée (10% scolaire concédé et 25% d'entreprises) et en restauration commerciale (5%), un dernier secteur qui tend à se développer.

Transformée en société coopérative en 2015, Manger bio Isère dégage un chiffre d'affaires de trois millions d'euros observant une croissance annuelle de 20 à 25%.

Elle vient de recruter deux personnes, ce qui porte son équipe à neuf salariés.

Elle se donne ainsi les moyens de répondre à une demande soutenue, mais aussi de développer le secteur de la restauration classique jusqu'alors confidentiel. « Dans la logique de notre installation au MIN, nous travaillons avec des restaurants et des magasins spécialisés, explique Romain Pierre, récemment recruté comme attaché commercial. C'est un secteur qui présente un gros potentiel de développement et les producteurs avaient envie de l'aborder. »

Du coup MBI adapte son offre et sa logistique à cette nouvelle clientèle. Mercredi dernier, MBI a ouvert les portes de ses deux boxes du MIN pour présenter les dessous de son activité à ses clients et élus.

Optimisation des tournées

Tout le trafic est administré en ligne à travers le logiciel développé par Panier local. Le client entre sa commande en ligne en direct ou par l'intermédiaire des commerciaux de MBI.

Les responsables approvisionnement identifient les besoins des clients et se chargent de collecter la marchandise. « Le service entre en contact avec le producteur, tient compte de la capacité de chaque exploitation et de la répartition des volumes », détaille Romain Pierre.

Le responsable de la logistique organise alors l'approvisionnement.

La marchandise transite par la plateforme de Grenoble ou est livrée en direct dans un souci d'optimisation des tournées et en lien avec le transporteur Fret froid service à Saint-Sauveur. « Nous recherchons des solutions logistiques pour les circuits courts. La ramasse chez le producteur et la livraison est un maillon essentiel de la chaîne », insiste Romain Pierre.

Les livraisons dans Grenoble et son agglomération sont quotidiennes. Certaines sont faites à vélo. Elles ont lieu deux fois par semaine dans le reste du département.
Les clients ont de fortes attentes en termes de qualité et de traçabilité. Les deux boxes de 120m2 du MIN contribuent donc à l'amélioration du service.

Les produits secs, les seuls conservés plusieurs semaines, sont stockés à température ambiante. On y retrouve les pâtes Alpina, la bière du Vercors, mais aussi du riz, des lentilles, Biocoop intervenant dans le complément de gamme.

Les fruits et légumes occupent une chambre froide à 6° qui a tendance à empiéter sur celle des produits laitiers et carnés qui sont conservés à 4°. Le tout est géré en flux tendu.

Manger bio Isère travaille aussi avec la légumerie AB épluche pour les légumes de 4ème gamme (préparés et conditionnés).

Pour Manger bio Isère, la marge de progression est très importante. « Nous sommes capables de faire beaucoup de choses en bio et local si on arrive à mieux anticiper l'offre et la demande », indique le responsable commercial.

Isabelle Doucet

Manger bio Isère en chiffres