Baisse de prix : controverses sur l'appel à retenir les animaux en ferme

Devant le refus du ministre de l'Agriculture Didier Guillaume d'instaurer un prix minimum pour la viande bovine, la FNB (producteurs de bovins viande, FNSEA), répond le 20 avril en « amplifiant son appel aux éleveurs à maintenir leurs animaux en ferme, en dépit des conséquences économiques ».
« Inaction » du ministre
Le syndicat - qui dénonce « l'inaction » du ministre - indique avoir reçu un courrier de réponse daté du 16 avril. Le locataire de la Rue de Varenne y écrit qu'un prix minimum « pourrait se révéler, in fine, contre-producti[f] en favorisant la viande importée au détriment de la production nationale ». « Quel ministre de l'Agriculture peut accepter avec tant de passivité, dans la période actuelle, que les éleveurs vendent leurs animaux à un prix encore plus bas ? », feint de s'interroger la FNB.
Ventes en forme
« Les ventes de viandes bovines se portent au mieux », rappelle le syndicat. Mais « le prix payé au producteur – contrairement au prix payé par le consommateur - a enregistré une nouvelle baisse la semaine dernière ». Il se situe désormais « 1,33 euro du kilo en-dessous du coût de production des éleveurs pour la catégorie des vaches de race à viande », d'après la FNB.
Hausse des charges d'alimentation
Le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) revendique de son côté « un prix plancher d'achat » tenant « compte de l’évolution des coûts de production ». Mais il estime que « garder les animaux en ferme ne permettra pas d’obtenir des prix minimums garantis, mais une augmentation des charges d’alimentation », contrairement à la Confédération paysanne, qui a rejoint l'appel à « retenir les animaux en ferme » lancé le 15 avril par la FNBet les JA, pour obtenir que les acheteurs payent de meilleurs prix aux éleveurs et instaurer un prix minimum à hauteur du coût de production.
Prix du foin et de la paille en hausse
Le Modef conteste le mode d'action choisi par la FNB et ses conséquences sur les producteurs. « Les éleveurs s’attendent à une nouvelle sécheresse, car le déficit de pluie commence à se faire sentir dans certains départements », rappelle le syndicat, ajoutant que « les prix du foin et de la paille flambent déjà alors que la récolte n’a pas commencé ».
Avec Agrafil