Beaurepaire face à ses rencontres internationales

Deux sorties nationales, huit avant-premières, beaucoup de courts métrages : les rencontres internationales du cinéma de Beaurepaire proposent, une fois de plus, une très belle affiche. Cette 26ème édition sera dans l'air du temps, reflet du panorama des films de cette fin d'année. « On assiste au retour du religieux et du politique dans de nombreux films, de même que les rapports familiaux restent une constante dans les thèmes traités par le cinéma », constate Pierre de Gardebosc, de MC4 distribution, qui concocte la programmation du festival. La locomotive sera sans nul doute la sortie, vendredi soir, de « Brèves de comptoir », le film choral aux 73 acteurs, en présence de certains d'entre eux, comme Chantal Neuwirth ou Didier Bénureau, et du réalisateur, Jean-Michel Ribes.
Grosse soirée puisque dans l'autre salle du cinéma l'Oron sera présenté, en avant première, « L'homme du peuple », film polonais d'Andrej Wajda, sur le destin de Walesa. Il fera écho à « Un homme d'état », film de Pierre Courrège avec Pierre Santini et Patrick Braoudé, qui analyse les plus hautes sphères de la politique à la veille d'une présidentielle. Les deux acteurs seront présents dimanche lors de la projection du film en avant-première. Très belle autre avant-première avec la présentation de « Marie Heurtin », samedi soir. Ce film de Jean-Pierre Améris conte l'histoire, au XIXème siècle, d'une jeune sourde et aveugle prise en charge par des religieuses. La jeune actrice Ariana Rivoire, pensionnaire de l'Institut national des jeunes sourds de Chambéry, viendra présenter le film, accompagnée d'un interprète LSF pour faciliter les échanges avec le public.
Rendez-vous des courts métrages
Dans un registre plus léger, les Chevaliers du fiel et Serge Papagalli participeront au festival pour présenter respectivement « Repas de famille » et le court métrage « Un ami ». Si la programmation en termes de formats courts est soutenue, c'est parce que seuls les festivals sont capables de leur accorder une certaine visibilité. A Beaurepaire, la montée en puissance de la projection de courts métrages date déjà de quelques années. Elle est assortie de la remise d'un prix dans les catégories amateurs et professionnels. Attention, de « Palais de justesse » à « Suzanne » en passant par « Baby phone » et « Sardine », il y a douze petits bijoux en perspective.
Isabelle Doucet
Un village au rythme du cinéma
Les Rencontres internationales du cinéma de Beaurepaire accueillent environ 2 000 à 2 500 personnes pendant trois jours. Créé en 1988, le festival se veut un lieu convivial où acteurs, metteurs en scène et public évoluent dans la simplicité. « Rester soi-même », c'est un peu le fil conducteur de cette manifestation où les artistes viennent gracieusement, les organisateurs prenant seulement en charge leurs frais de déplacement et d'hébergement. En 26 ans, le village de Beaurepaire, 5 000 habitants, s'est forgé une place dans le panorama des festivals de cinéma et a acquis une reconnaissance qui rayonne bien au-delà du département. Placée à un jet de bobine de l'axe rhôdanien, à égale distance de Lyon, Valence ou Grenoble (65 km), la commune attire en effet, avec son festival, un public très régional.La pérennité de la manifestation tient aussi à la rencontre entre les élus et le distributeur isérois Pierre de Gardebosc. A la fin des années 80, la municipalité rachète le complexe de cinéma récemment rénové mais victime de la crise du cinéma. Pour donner vie aux deux salles de l'Oron, le distributeur et le maire d'alors, Christian Nucci, décident d'organiser les Rencontres du cinéma en 1988. Le premier parrain est Roger Hanin. La programmation choisie avec soin, en fonction notamment des sorties du festival de Cannes, le réseau de Pierre de Gardebosc, également organisateur des festivals de l'Alpe-d'Huez et Cannes junior, permettent de proposer une sélection diversifiée pour tous les attentes. Les festival a ses fidèles comme Daniel Prévost qui a fait de Beaurepaire son village d'adoption, ou encore Jean-Pierre Darroussin ou Frédéric Gorny qui sera encore présent cette année pour défendre le court métrage Tiroir caisse. Sans grand moyen, mais avec la foi du cinéphile et le soutien de son public, le festival peut s'honorer de présenter tous les ans de nombreuses avant-premières.ID
Au programme du cinéma l'Oron à Beaurepaire
Vendredi 17 octobre
- Brèves de comptoir à 20h30, en présence des acteurs et du réalisateur.
- L'homme du peuple à 20h45.
Samedi 18 octobre
- Compétition courts métrages amateurs à 10h30 (gratuit).
- Les Boxtrolls à 15h15 (jeune public).
- Grizzly à 15h25 (jeune public).
- Marie Heurtin à 18h, en présence d'Ariana Rivoire.
- Timbuktu à 18h15.
- Repas de famille à 20h45, en présence de l'équipe du film.
- Paradise lost à 21h.
Dimanche 19 octobre
- Compétition courts métrages professionnels à 9h30 (gratuit)
- Un homme d'état à 14h30, en présence des artistes et du réalisateur.
- Le chant de la mer à 14h45 (jeune public).
- Mr Turner à 17h15.
- Mommy à 17h30.
Temps forts
- Apéritif inaugural vendredi à 19h en présences des invités à la salle du Rocher .
- Dimanche : Remise du prix des courts métrages et du prix des lycéens du lycée Sainte-Cécile, option cinéma, à 12h15, devant le cinéma.
- Exposition Collectif d'artistes sur le thème du cinéma à l'Office de tourisme.