Accès au contenu
Syndicalisme

Blocage de La Mède levé, mais trois nouveaux sites paralysés

Alors que les agriculteurs de la FNSEA poursuivent leurs actions contre les distorsions sociales et environnementales, des discussions sont en cours au ministère.
Blocage de La Mède levé, mais trois nouveaux sites paralysés

Les agriculteurs de la FNSEA et des JA qui manifestaient à l'entrée de la bioraffinerie de La Mède, l'un des symboles de la mobilisation nationale, ont levé le blocage vers midi le 11 juin, a indiqué Jean-Paul Comte, président de la FRSEA Paca. Les agriculteurs bloquaient l'entrée de l'usine depuis la veille au soir. Mais trois nouveaux sites pétroliers sont bloqués depuis le 11 juin au soir.

Nuit de blocage

« Il en sera ainsi tant que l'on n'aura pas de réponse du gouvernement », a indiqué Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA. Il s'agit des sites de Portes-Lès-Valence (Drôme), Saint-Priest (Rhône) et Reichstett (bas Rhin). Les agriculteurs du Sud de la France qui ont bloqué le site de La Mède « ont derrière eux non seulement la fatigue de la nuit de blocage, mais aussi des aléas climatiques de l'excès d'eau à gérer sur leurs exploitations », a commenté Jérôme Despey.

Discussions

Le ministère de l’Agriculture a indiqué le 11 juin que le ministre et les dirigeants de la FNSEA se sont rencontrés dans l’après-midi pour faire le point sur les sujets liés aux distorsions sociales et environnementales. Les sujets ont porté sur les coûts du travail, les normes et les accords internationaux. La réponse du gouvernement s’étalera du 12 au 13 juin. « Au-delà de la question de l’huile de palme, ce sont toutes ces distorsions sur les coûts du travail qui sont incompréhensibles, au moment même où le gouvernement laisse entrer des produits à des conditions qui ne correspondent pas à celles exigées des producteurs français », a souligné Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA.

Colère

Les syndicalistes sur le terrain et les élus ont été froissés par une déclaration de Stéphane Travert, qui a déclaré le 11 au matin que « ces blocages sont illégaux ». « Cela fait deux semaines que nous avons annoncé dans le détail notre programme d’action », s’est exclamée la FRSEA d’Ile de France.

Source : Agrafil

Les réactions des autres syndicats

Lundi 11 juin, des agriculteurs de la Coordination Rurale ont occupé le siège du groupe Avril pendant plusieurs heures afin de dénoncer ses importations massives d’huile de palme (crédit photo : CR).
La Coordination rurale manifeste depuis le 11 juin 11h30 devant le siège d’Avril, à Paris, pour dénoncer ses importations d’huile de palme, a-t-elle annoncé, affichant ainsi son soutien aux blocages de raffineries par des militants de la FNSEA et des JA. « Le groupe Avril, par ailleurs leader mondial pour la production de semences de palmiers à huile, importe lui aussi massivement de l’huile de palme pour fabriquer du biodiesel : près de 200 000 tonnes/an » (en fait quelque 127 000 t selon les chiffres de l’industriel), affirme le syndicat dans un communiqué. « Mais la CR déplore qu’encore une fois les liens étroits entretenus entre la FNSEA et certains industriels ne viennent fausser le débat et servir des intérêts particuliers. »
La Conf' dénonce un double discours
Réagissant aux blocages de sites pétroliers en cours, la Confédération paysanne estime, dans un communiqué le 11 juin, que la FNSEA « mobilise ses troupes pour défendre les intérêts du groupe Avril, concurrencé par le pétrolier Total, pour capter le marché des agrocarburants ». Pour la Conf', la FNSEA opère un « double discours ». Elle estime que « dans les cabinets ministériels (...) régulièrement la FNSEA demande toujours plus de dérégulation, de libéralisme et toujours plus d’accès au marché ». Le syndicat dénonce « l’instrumentalisation de cette question au profit des intérêts très particuliers de l’agro-industrie ». Elle concède toutefois que « les importations d’huile de palme, dont la production est une catastrophe en termes de déforestation et d’impacts sur les paysans du sud, doivent être dénoncées ». Pour autant, elle estime que « transformer de l'huile de colza en agrocarburant est aussi une impasse pour les paysans, dont le bilan environnemental s’avère calamiteux ». Pour la Conf', « la filière des agrocarburants étant au bout de son incohérence en matières technique, économique et environnementale ».
Source : Agrafil