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Point de vue

C'est pas brillant...

 C'est pas brillant...

Les illuminations du 8 décembre, sont devenues une belle tradition dans la région lyonnaise. D'origine chrétienne, ces lumières étaient sensées remercier le ciel d'avoir protégé les populations contre la peste. Avec le temps, c'est devenu une fête des lumières, fête de musiques et de retrouvailles dans les rues de Lyon et sur les places des villages. Beaucoup d'étrangers viennent en touristes visiter la région à cette occasion, et il faut reconnaître que les quais de Saône, le quartier de Fourvière et la place de la république sont plutôt accueillants dans cette ambiance lumineuse et festive.
Cette année, les illuminations sont placées dans un contexte rappelant celui des attentats, plutôt sensible et insécuritaire, porté par des mouvements sociaux et surtout par la récupération de minorités anarchistes et violentes. Dommage de perturber l'ambiance et la sérénité dont tout le monde aurait bien besoin.
Si toutes les lumières brillent sur nos monuments, dans les rues et même sur les sapins des gilets jaunes aux ronds-points, j'aurai aimé que nos partis politiques brillent aussi un peu plus par des appels à la construction, à la résolution collective des doléances, à la préservation de la république et de sa sécurité. Ces vieux partis, devancés par les mouvements du terrain ont plutôt affiché chacun à sa façon, un soutien de mots et de discours, plutôt que d'entrer dans un rôle de propositions. Bien sûr, on a vu les extrêmes, fidèles à eux-mêmes profiter des médias et agiter le chaos pour sortir en vedette et en secouriste. On a vu encore les plus proches de la république s'agiter aussi, en demandant qui, un référendum, qui une motion de censure, histoire de rester dans l'agitation nationale.
J'en attendais mieux de ces vieux partis républicains qui fonctionnent encore comme si la société n'avait pas changé, comme si l'électoralisme, la poudre aux yeux et les promesses suffisaient encore à calmer le jeu. Que l'on veuille ou non, la France a changé profondément et l'outil politique ne peut plus être utilisé comme avant. Le collectif aujourd'hui n'a plus beaucoup de sens. Chacun pense d'abord à lui, à ses soucis, à son confort. Chacun pense à sa propre retraite, à quel âge, et quel montant il va la toucher, mais très peu se soucient d'où va venir cet argent.
Alors plutôt que de briller par des slogans et des postures, nos partis feraient bien de redevenir brillants dans leurs façons d'aborder la politique du pays, d'incarner une opposition modernisée, utile et constructive. C'est de ce manque d'éclat qu'est venue aussi la contestation des gilets jaunes, déboussolés par des promesses non tenues et des sentiments d'incompréhension.
L'opposition utile doit éclairer le gouvernement en fonction des situations. Mais, c'est sûr, la société française a besoin de voir clair pour se donner des perspectives, et continuer à rayonner sur notre planète avec le souci des équilibres et des hommes qui doivent construire un avenir commun sous le même soleil...
Didier Villard