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PRÉDATION

Déclassement du loup : « Il faut que les choses avancent vite »

Depuis le 7 mars, le statut du loup en Europe est passé d’espèce strictement protégée à espèce protégée. Pour autant, tout n’est pas encore effectif dans l’Union européenne et en France.

Déclassement du loup : « Il faut que les choses avancent vite »
Pxels - Steve
Depuis le 7 mars, le loup est classé espèce protégée.

En décembre dernier, le comité permanent de la Convention de Berne adoptait la proposition de l’Union européenne (UE) de modifier le statut du loup. Déclassement qui est entré en vigueur le 7 mars. Depuis, le loup est classé espèce protégée. Il était jusqu’alors reconnu espèce strictement protégée. Une décision qui ne s'appliquera pas dans trois pays qui ont notifié des objections : la République tchèque, Monaco et le Royaume-Uni. Si le déclassement est officiel, il n'est pas encore effectif. En effet, la directive Habitats doit encore être adaptée. Cela donnera, souligne Bruxelles, « aux États membres une plus grande flexibilité dans la gestion de leurs populations locales de loups, afin qu'ils puissent prendre des mesures bien adaptées aux circonstances régionales ». Mais les États membres devront continuer de maintenir un état de conservation favorable des loups sur leur territoire. Le texte est désormais entre les mains du Parlement européen et du Conseil de l’UE qui devraient l’adopter dans les prochains mois. Les États membres auront ensuite dix-huit mois pour transposer, s’ils le souhaitent, cette modification dans leur droit national.

Du côté de la profession agricole, Bernard Mogenet, le responsable loup de la FNSEA et président de la FDSEA des Savoie, est formel : « Nous mettrons tout en œuvre pour faire tomber le carcan administratif autour du tir. Il est certain que le loup ne deviendra pas une espèce chassable, pour autant, nous attendons des preuves concrètes de son déclassement. Il faut que les choses avancent vite et que nous ayons des choses concrètes qui arrivent sur le terrain ». Cette attente est d’autant plus prégnante que, pour l’éleveur de Haute-Savoie, la baisse du nombre de loups prélevables (192 contre 207 l’an dernier) est « incompréhensible. Nous avions boycotté le dernier groupe national loup pour contester cet état de fait et depuis nos rendez-vous avec la préfecture sont repoussés. Il s’agit d’un véritable déni de ce que nous vivons sur le territoire. »

M-C. S.-B. avec Agrafil