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Elevage

Des limousines en pleine croissance

La section Bourgogne Rhône-Alpes du herd-book de la race bovine limousine (HBL) a tenu son assemblée générale à Primarette le 30 avril dernier. La journée s'est achevée par la visite de l'élevage de Laurent Michel, le président du syndicat départemental Udelim.
Des limousines en pleine croissance

Laurent Michel, président du syndicat départemental Udelim, est un des trois éleveurs isérois inscrits au herd-book de la race limousine. « Par intérêt pour la généalogie, parce qu'avoir des animaux inscrits est un gage de qualité, pour gagner en technicité et recevoir des conseils », explique-t-il. Il élève des limousines depuis 20 ans dans un vallon de Primarette. Aujourd'hui, ses bêtes étant certifiées, il peut vendre des taureaux reproducteurs : « Une reconnaissance ». Avec décontraction et bonne humeur, il explique sa démarche. Laurent Michel a repris la ferme familiale dont l'activité d'origine était la production ovine. Il s'est tourné vers l'élevage bovin et la race limousine en raison de ses qualités de vêlage. Son exploitation compte 68 vaches dont une seule, la plus âgée, n'est pas inscrite. En 2013, 21 bêtes étaient qualifiées « reproductrices reconnues » (RR) et trois « reproductrices recommandées » (RRE) ; le top. Le taux d'insémination artificielle (IA) est de 12%. L'éleveur reconnaît son point faible : « J'ai un souci avec la réforme. Je garde mes vaches. Elles restent de bonnes vaches ». L'exploitation compte ainsi un lot de vieilles mères d'une dizaine d'années qui continuent à produire « et ne sont pas prêtes de partir... »

Laurent Michel, éleveur de limousines à Primarette et président de l'union départementale.

Vente directe

La SAU de l'exploitation s'étend sur 136 hectares dont 30 de céréales, 34 de prairies temporaires et 72 de prairies permanentes, avec des rendements qui ne dépassent pas 40 quintaux sur des terres que guette l'humidité. « C'est un système extensif à herbe. Il n'y a pas d'ensilage », précise l'éleveur. Il a fait le choix de la vente directe. « Il y a un gros potentiel en Isère. C'est un département qui consomme trois fois plus de viande qu'il n'en produit », indique Laurent Michel aux éleveurs de limousines de la région, en visite dans son exploitation. Il est adhérent de Dauphidrom, mais très peu de bêtes prennent la filière de la coopérative. « Tous les taurillons partent en vente directe. » Nés à l'automne, ils sont sevrés à l'été. Passés par le pré, ils reçoivent en finition des rations de 4 à 5 kilos de farine. Laurent Michel met sur le marché des bêtes jeunes, conformes au goût de sa clientèle à la recherche d'une viande tendre. Les mâles ne dépassent pas 20 mois. L'éleveur travaille avec l'abattoir de La Tour-du-Pin. Ses frais s'élèvent à 6 euros/kg net carcasse sous vide. Il vend ses produits 12,50 euros/kg.

Le cheptel limousin de la section enregistre une belle progression.

Regarder autour de soi

Laurent Michel est sûr de ses choix. Il préfère des bêtes présentant de bons bassins facilitant les vêlages et des vaches qui ont du lait. « Une grande partie du troupeau est issue de la section, précise-t-il. Avant d'aller voir au berceau, il faut regarder autour de chez soi. Et je ne m'en plains pas. » Pour preuve, les nombreux prix raflés par l'éleveur au dernier concours départemental de Saint-Laurent-du-Pont. Les index raciaux au sevrage ISEVR et IVMAT de ses mères sont au beau fixe. Pour les taureaux et les veaux, les index sont moins élevés. « J'achète les taureaux qui me plaisent, pas forcément en fonction des index », se justifie l'éleveur. Mais dans le prè, Fameux, 1250 kg, « un taureau comme je n'ai jamais eu » reconnaît Laurent Michel, rehausse, si besoin est, le niveau génétique du cheptel.

Isabelle Doucet

Une soixantaine d'éleveurs de la section Bourgogne Rhône-Alpes Paca du Herd-Boook de la race limousine s'étaient donné rendez-vous en Isère à Primarette.

 

Sélection /

Vaches sans cornes

La section Bourgogne Rhône-Alpes Paca du herd-book limousin compte 69 adhérents « de la Côte-d'Or à la mer ». Elle se réunissait pour la première fois en Isère, rassemblant plus d'une soixantaine de personnes pour son assemblée générale autour du président de section, Philippe Vannier, éleveur en Saône-et-Loire, Jean-Marc Alibert, président national, Marc Gambarotto, directeur général et Catherine Bausson, chef de service. « C'est une des rares sections à voir son cheptel augmenter », insiste cette dernière. En effet, avec 45 438 vaches dans la zone, le troupeau limousin s'est accru de 10% l'an passé alors qu'il a reculé de 2% au niveau national, s'établissant à 1, 066 millions de têtes. En région Bourgogne Rhône-Alpes, 12% de vaches limousines sont inscrites au herd-book, soit 2 416 têtes, alors qu'elles sont moins de 10% à l'échelle nationale ; la crise que connaît l'élevage n'étant pas de nature à inciter les éleveurs à faire de la génétique. Pourtant l'activité de la station de Lanaud (87) reste soutenue et les éleveurs ont pu partager sur l'actualité génétique, notamment celle du gène sans corne, où comment une anomalie génétique peut présenter un intérêt pour la sélection. Il a également été question de la double indexation, des nouveaux index (morphologie post sevrage, réussite de la première IA des génisses et l'efficacité de carrière) ou de l'indexation post sevrage (aptitudes bouchères pour la production de jeunes bovins en ferme) désormais appliquée à la race limousine. A l'échelle plus locale, les éleveurs de limousine isérois sont invités dans le Rhône pour un concours interdépartemental organisé les 30 et 31 août, à Marcy l'Etoile, dans le cadre des Rendez-vous avec l'agriculture dans le Rhône.