Des mesures insatisfaisantes pour la profession

24 mesures proposées par le gouvernement
Ce ne sont pas moins de 24 mesures que propose le gouvernement dans son plan de soutien à l'élevage. Annoncées le 22 juillet par Manuel Valls et Stéphane Le Foll, à la suite du conseil des ministres, ces mesures concernent entre autres des allègements de charge (MSA : 250M€, taxes foncières : 50M€, restructuration de la dette : 50M€), des reports de paiement (impôt sur le revenu et sur les sociétés : 150M€), un éventuel remboursement mensuel de la TVA (150M€) ainsi qu'une possibilité de garantie bancaire par l'État pour un nouvel emprunt afin de faire face aux difficultés de trésorerie des éleveurs de bovins, porcins et laitiers (500M€). Des mesures de plus long terme comme un soutien à la communication (10M€), le renforcement des contrôle de la DGCCRF sur l'étiquetage de l'origine des viandes, l'exonération de la fiscalité locale pour les installations de méthanisation, un soutien au développement du photovoltaïque, la promotion des exportations et le développement, déjà annoncé, d'une plate-forme export en viande bovine ont également été présentées. Bon nombre de ces mesures doivent encore faire l'objet de précisions dans leur application et leur financement.
Des barrages se lèvent d’autres s’installent
Alors que les barrages se levaient en Normandie, suite à l’annonce du plan d’urgence présenté mercredi 22 juillet au matin par le gouvernement, d’autres étaient sur le point de démarrer ailleurs. Les éleveurs de Rhône-Alpes s’étaient mis d’accord, selon l’AFP, pour bloquer plusieurs points d’entrée de la ville de Lyon, entre mercredi soir et jeudi matin. A Clermont-Ferrand et en Bourgogne, d’autres opérations de blocage sont attendues pour jeudi 23 juillet. Reste à voir si les blocages seront, comme l’indiquait le secrétaire général de la FNSEA, Dominique Barrau, le matin même, « mesurés dans le temps ».
Thierry Roquefeuille (FNPL) : le plan de soutien à l’élevage ne soustrait pas l’aval de ses responsabilités »
Dans une déclaration transmise à la presse, le 22 juillet au soir, Thierry Roquefeuille, le président des producteurs de lait (FNPL) affirme, évoquant les questions du prix du lait, que, « en aucun cas, ce plan (de soutien à l’élevage) ne soustrait les acteurs de l’aval de la filière laitière à prendre enfin leur responsabilité. » Il annonce que le conseil d’administration de la FNPL « décidera des suites à donner à la mobilisation des producteurs de lait ». Si Thierry Roquefeuille salue « la prise de conscience du gouvernement » face à la crise, « la question laitière n’est selon lui qu’effleurée » et « la situation difficile des producteurs de lait est sous-évaluée, même si je salue la mesure sur la TVA plus spécifiquement demandée par la FNPL. »
Les éleveurs veulent avant tout des prix
Sur le terrain, les éleveurs qui manifestaient depuis plusieurs jours, principalement en Normandie et en Bretagne, attendaient d’en savoir davantage avant de décider de lever les barrages. « Le diable se cache dans les détails » affirmait une syndicaliste qui voulait en savoir plus sur ces détails. Partout, la revendication restait : « Des prix ! » La plupart des manifestants attendaient d’ailleurs de connaître la position de la FNSEA à Paris. Le président de la fédération, Xavier Beulin, restait mitigé, décortiquant devant la presse le plan annoncé quelques minutes auparavant à l’Elysée. Et de constater que les budgets vraiment nouveaux annoncés étaient, selon lui, bien inférieurs aux effets d’annonce. Le président de la FNSEA insistait surtout sur la grande nécessité pour l’Etat de travailler sur trois dossiers : moins de normes et de sur-application des directives européennes ; la restructuration de la dette des éleveurs ; le développement de contrats pour régir les relations entre éleveurs, transformateurs et distributeurs. Quant à la levée des blocages, Xavier Beulin insistait surtout sur des actions syndicales ayant pour cible les entreprises qui n’avaient pas encore revalorisé les prix payés aux producteurs. Des entreprises que le rapport du médiateur, contrairement à ce qui était attendu, n’avait pas citées.
« Insuffisant pour résoudre la grave crise » selon les chambres d’agriculture
Les chambres d’agriculture ont dénoncé le 22 juillet l’insuffisance du plan d’urgence présenté le matin même par le gouvernement. S’il peut « soulager temporairement les trésoreries », il ne rétablira pas « la compétitivité des exploitations et la confiance des agriculteurs », indique le communiqué de presse. D’autant plus que « parmi les mesures annoncées, plusieurs ne sont que des artifices comptables ». Les chambres relèvent cependant quelques points positifs comme « la préoccupation du gouvernement » au sujet de « la consommation de viandes des français dans la restauration hors foyer » ou « l’intention » en matière d’exportation, « d’ouvrir des marchés sur les pays tiers ».
Coop de France appuie la démarche de revalorisation des viandes
Coop de France affirme, dans un communiqué le 22 juillet, son « soutien total aux éleveurs qui font face à de graves difficultés et insiste pour que tous les metteurs en marchés et tous les transformateurs s’engagent dans la démarche de revalorisation (des viandes bovine et porcine) impulsée le 17 juin dernier » lors d’une table ronde. L’organisation demande à ses coopératives adhérentes de poursuivre les négociations de tarifs avec leurs clients, assurant que la hausse des prix sera « intégralement répercutée aux éleveurs ». Coop de France insiste par ailleurs sur le besoin de « restaurer la compétitivité de l’élevage français ».
Source Agra
Ci-dessous les photos des sites de Sodiaal (Yoplait) et le magasin Leclerc de Vienne qui ont été l'objet de déversement divers ce matin entre 4 et 5 heures par des agriculteurs de l'Isère. Le secteur de Virieu et de Vienne ont été particulièrement actifs en fournissant de très nombreux tracteurs et des manifestants. Les jeunes agriculteurs sont extrêmement mobilisés.
Après cette opération, les tracteurs ont remonté l'autoroute et sont en train de mettre en place un barrage bloquant à Solaize. La circulation est très difficile dans tout ce secteur (dès Vienne, photo 1 ci-dessous).