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Consultation publique

Donnez votre avis sur le plan Loup 2018-2023

Le nouveau plan Loup et le dispositif réglementaire associé doivent entrer en vigueur au début du mois de février. Les projets d'arrêtés sont soumis à consultation publique jusqu'au 29 janvier.
Donnez votre avis sur le plan Loup 2018-2023

La consultation publique concernant le plan Loup 2018-2023 a débuté le 8 janvier et se clôturera le 29 janvier. « Le nouveau Plan se fixe pour objectif de conjuguer la protection de l'espèce et les activités d'élevage et de pastoralisme », explique un communiqué commun des ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique.

La Fédération nationale ovine et le réseau syndical FNSEA-JA appellent les éleveurs à prendre part à la consultation publique. Prônant toujours le « zéro attaque sur les troupeaux », ils invitent les professionnels à demander que « les prélèvements soient possibles au regard de la pression de la prédation et non du taux de prélèvement du loup, que les tirs de défense renforcée et de prélèvement soient valables toute la campagne » et qu'il n'y ait « aucune gestion différenciée entre les territoires dans l'octroi des tirs ».

Pro-loups majoritaires

Au regard des enjeux, la participation à la consultation publique semble s'imposer car, le 15 janvier, en fin de matinée, sur les plus de 1 400 avis déjà en ligne, une très grande majorité des internautes se prononçait contre les tirs de loup. Certains commentaires vont même jusqu'à mettre en cause l'incurie ou les pratiques des éleveurs. Rares au début, les voix discordantes commencent à se faire entendre. Citoyens, éleveurs, vétérinaires, syndicalistes ou élus de communes rurales apportent leurs témoignages, faisant valoir l'impérative nécessité de réguler la population de loups.

Dans un long message, publié le 14 janvier, Patrice Marie, de la Fédération nationale des bergers de France, demande à Nicolas Hulot de prendre « en considération l’engagement de la paysannerie française en nous donnant les moyens de poursuivre honorablement, dignement et pacifiquement notre rôle de nourrir les populations dans le respect des animaux et de la nature (...). M. le Ministre, nous savons tous au fond de nos tripes que ce n’est pas avec les fusils que nous poursuivrons nos activités paisiblement ».

Quelques jours plus tôt, Brigitte Muret, éleveuse bio, expliquait dans un message poignant pourquoi il faut que le loup soit régulé : « Parce que chaque jour est trop court pour à la fois faire fuir les loups qui voudraient attaquer nos brebis (6 attaques en 2017, dont une particulièrement éprouvante où je me trouvais prise en chasse avec les brebis) et faire le travail quotidien ». Si rien ne change, l'éleveuse ne voit « qu'une issue à la longue : c'est la fin du pâturage et de l'élevage extensif ».

Cohabitation à la loyale

Pour sa part, François Pecquerie, vétérinaire, conseille à « ceux qui défendent le loup » d'aller voir les vidéos montrant « une brebis éventrée vivante léchant son agneau mort » ou celle du « mouton dévoré vivant se traînant avant de pouvoir être euthanasié en attendant l'administration ». Sans aller jusque-là, certains internautes renvoient les « pro-loups » à leurs responsabilités et leur demandent qui va entretenir les montagnes. Le 15 janvier, à 7 h 19 du matin, Gachet écrit : « Les défendeurs de loups que je respecte ont-ils le courage de se munir de faux ou débroussailleuses... pour entretenir tous ces pâturages qui nous protègent, par la pâture des troupeaux, des avalanches hiver et qui rendent nos paysages aussi beaux ? » Maurice, éleveur bio, explique quant à lui quil se mobilise depuis deux ans « pour demander l’anticipation des moyens de protection, sachant que nous sommes sur le front de colonisation. Alors qu’il me semblait que cette dimension était intégrée aux premières ébauches, je ne la retrouve plus. C’est une énorme déception. Il nous faudra gérer la crise dans l’urgence et donc mal, sachant que deux années sont nécessaires pour obtenir un bon chien de protection. » Tout en soulignant, à propos de la consultation publique, « l’imbécilité de nombreux commentaires totalement à côté de la plaque car totalement ignorants de la réalité », l'éleveur exhorte chacun à ne pas faire preuve de « dogmatisme, ni dans un sens comme dans l’autre d’ailleurs, mais donnez nous les moyens d’une cohabitation à la loyale et qui avant tout nous protège ».

Marianne Boilève

Pour donner votre avis en ligne : www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/deux-projets-d-arretes-1-fixant-les-conditions-et-a1774.html

 

Le nouveau Plan loup

Le projet d’arrêté « cadre » propose les évolutions suivantes :
- possibilité de gérer les tirs de loups sur une période calée sur l’année civile pour éviter l’atteinte du nombre maximum de loups pouvant être abattus au moment de la montée en estive des troupeaux ;
- priorité donnée aux tirs de défense, utilisables toute l’année, et limitation des tirs de prélèvement à la période entre le 1er septembre et le 31 décembre et principalement sur les zones ayant subi de nombreuses attaques ;
- mise en place par le préfet de département d’un suivi des dommages dus au loup sur les troupeaux d’animaux domestiques permettant d’évaluer l’importance et la récurrence des attaques, afin de procéder à un sélection de territoires où les tirs de prélèvements et de prélèvements renforcés de loups peuvent être autorisés ;
- possibilité de réaliser des tirs d’effarouchement (non létaux) sans formalité administrative en l’absence de mise en place de mesures de protection des troupeaux ;
- conditions d’accès aux tirs de défense (simple et renforcée), uniformisées quelle que soit l’ancienneté de la colonisation des territoires ;
- suivi d’une formation de 2 heures pour la réalisation de tirs de défense renforcée ;
- obligation d’envoyer chaque année à la DDT le registre de tirs, nécessaire pour justifier la délivrance d’autorisation de tir de prélèvements ;
- meilleure lisibilité de la section relative aux tirs de prélèvements avec une présentation harmonisée avec celle des tirs de défense ;
- définition d’un régime spécifique d’intervention sur certains fronts de colonisation où la mise en œuvre des mesures de protection présente des difficultés importantes.
Souce : Ministère de la Transition écologique