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Drones

Drone à tout faire

Ils sont dans l'air, mais aussi sur terre. Les UGV (Unmanned Ground Vehicle), plus connus sous le nom de « drones terrestres », sont des robots semi-autonomes qui mettent les nouvelles technologies au service des agriculteurs.
Drone à tout faire

C'est dans le domaine de l'élevage qu'ils sont le plus répandus. On connaît les robots de traite capables d'effectuer le suivi d'un troupeau, ceux qui calculent, pèsent, mélangent et distribuent les rations aux vaches laitières. Il existe même des « couples » de robots, qui déplacent chaque jour la clôture d'un pré de façon à le soumettre progressivement à l'appétit des bêtes.

Peu à peu, les drones sortent des étables et investissent de nouveaux domaines. La viticulture en est friande. Les professionnels les utilisent déjà pour la surveillance aérienne de leur vignoble. Ils peuvent désormais faire appel à Vitirover, un petit robot tout terrain conçu pour tondre tout seul l'herbe entre les rangs de vigne. Équipé de batteries solaires, Vitirover entretient un hectare en une centaine d'heures et répond au doigt et à l'œil... d'un Smartphone. Encore à l'état de prototype, V.I.N. est un drone en cours de « dressage », qui pourra bientôt effectuer la taille de la vigne, l'épamprage et le liage.

Joujoux high-tech

Le maraîchage a lui aussi droit à ses joujoux high-tech, capables de biner, repiquer, récolter ou débroussailler. Mis au point à Huelva, capitale de la fraise espagnole, Agrobot est un (gros) drone qui ramasse automatiquement les fraises mûres. Il aura prochainement des cousins qui pourront repérer et récolter les agrumes à maturité, tel le robot Citrus. Un binage valant deux arrosages, les maraîchers peuvent s'offrir les services d'Oz pour désherber leurs champs de laitues. Muni de bineuse à soc, de griffe à dents, de herse et rasette à brosse (en option), le robot magicien désherbe automatiquement 26 rangées de 100 mètres en quatre heures de temps (48 en mode manuel). Si on lui demande gentiment, Oz peut aussi porter une charge de 80 kg ou tracter une remorque de 200 kg.

Prospero va-t-il révolutionner l'agriculture?

« Robot-fermier »

La céréaliculture n'est pas en reste, mais pour le moment la plupart des drones n'existent que sous la forme de prototypes. Les laboratoires de recherche travaillent dans plusieurs directions, souvent en partenariat avec des start-up comme Airinov. L'unité Agroécologie de l'Inra Dijon développe ainsi un robot de désherbage capable de repérer les adventices et d'exercer sur elles une action ciblée. Plus ambitieux encore, Prospero est un « robot fermier » multi-tâches qui pourra à terme planter des graines, assurer le suivi et l'entretien de la culture, mais aussi récolter le plant à maturité. Actuellement en « phase 1 » de développement, le drone, qui ressemble à un gros insecte venu de l'espace, ne sait « que » planter : il observe le sol pour voir si une graine n'a pas déjà été semée, détermine où il doit déposer la suivante et à quelle profondeur (en fonction de la nature et de l'état du sol), creuse et sème. Son concepteur, David Dorhout, rêve de voir son « micro-planteur autonome » révolutionner l'agriculture. Chiche ?

Marianne Boilève