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Santé publique

Enquête UFC-Que Choisir : la qualité de l'eau en Isère est excellente, sauf dans 13 communes

L'UFC-Que choisir de l'Isère vient de publier une étude indiquant que 99% des réseaux de distribution d'eau potable sont de bonne qualité. Mais il reste 1% de « points noirs ».
Enquête UFC-Que Choisir : la qualité de l'eau en Isère est excellente, sauf dans 13 communes

Bonne nouvelle : en Isère, près de 99% des foyers « peuvent boire l'eau du robinet en toute confiance ». Dans l'ensemble du département, l'eau est en effet d'excellente qualité. Mauvaise nouvelle, quatorze réseaux (1% des réseaux départementaux), principalement en milieu rural, distribuent une eau « potable mais non conforme ». C'est ce que rélève l'antenne iséroise de l'UFC-Que Choisir dans une étude publiée à l'occasion du lancement de sa nouvelle carte interactive sur la qualité de l'eau potable en France. Cette étude très fouillée compile l'ensemble des analyses réalisées par les agences régionales de santé (ARS) dans 36 568 communes en France.

Potable mais non conforme

Sur les 46 300 réseaux de distribution passés en revue au niveau national, 95,6% distribuent une eau satisfaisant les 50 critères réglementaires. Le score est donc encore meilleur en Isère et il faut s'en réjouir. L'association de défense des consommateurs pointe néanmoins une série de « points noirs », essentiellement localisés dans le Nord Isère. Pas de chance par exemple pour une partie des habitants de Meyrié, qui, s'ils sont raccordés au réseau « Meyrié principal » se voient distribuer une « eau d'alimentation non-conforme aux limites de qualité et conforme aux références de qualité », alors que leurs voisins raccordés au réseau Meyrié-Nivolas bénéficient d'une eau de meilleure qualité.

En Isère, les agriculteurs ont fait beaucoup d'efforts pour limiter l'impact de leurs pratiques sur l'environnement. La qualité de l'eau s'en ressent : 99 % des abonnés aux réseaux bénéficient d'une eau de bonne qualité.

Seules treize communes en Isère sont touchées (1), mais différemment selon les réseaux de distribution. Les principales contaminations sont d'origine agricole. « Les pesticides, essentiellement les herbicides, constituent la première cause de non-conformité », explique l'association, sans détailler précisément les molécules en cause. Pour le savoir, il faut aller sur la plateforme Orobnat, mise en ligne par le ministère de la santé, et rechercher sa commune et ses réseaux. Pour reprendre l'exemple de Meyrié-Village, l'ARS a retrouvé un cocktail de différentes molécules (atrazine sous différentes formes, cyanazine, hexazinone, propazine, simazine...), mais dans des proportions inférieures aux « limites de qualité » (sauf pour l'atrazine), ce qui fait que l'eau est « potable ». L'UFC Que choisir Isère recommande toutefois aux personnes fragiles ou sensibles de ne pas la boire. La situation est sensiblement différente avec un réseau comme celui de Charantonnay (réseau Le Clou), où l'eau est « conforme aux exigences de qualité en vigueur pour l'ensemble des paramètres mesurés », mais contient une quarantaine de molécules chimiques.

Traitement des pollutions

En dépit de ce constat, l'association de défense des consommateurs note des « améliorations » depuis quelques années, en raison des changements de pratiques des agriculteurs et des efforts des gestionnaires de réseaux pour traiter ces pollutions. « Il existe deux techniques pour faire disparaître les pesticides dans l'eau, explique Jacques Richard, président de l'UFC Que choisir de Bourgoin-Jallieu. Soit on les dilue en raccordant les réseaux sains aux réseaux contaminés pour diminuer la charge en polluants, soit on extrait les polluants par traitement physico-chimique. Ces deux méthodes sont hors de prix. Elles sont donc difficiles à mettre en œuvre dans les petites communes. » D'où les différences de conformité selon les zones.

Attention au plomb

L'UFC Que choisir met également en garde les consommateurs contre la pollution au plomb. « Des analyses réalisées dans les logements ou à certains points localisés des réseaux de distribution font apparaître la présence de plomb, relargué par des canalisations vétustes ou abîmées, avertit-elle. Mais ces pollutions restent mal mesurées, du fait d'un très faible nombre de prélèvements au robinet. » Impossible, donc, de savoir combien de personnes sont exposées. L'association lance un appel à la vigilance et va interpeler les maires de l'Isère pour voir quelles actions ils comptent engager. Au niveau national, elle demande aux pouvoirs publics un audit des composants toxiques des canalisations pour estimer le niveau d'exposition des consommateurs et, dans le cas du plomb, une aide aux particuliers pour remplacer leurs conduits. Comme cela se fait déjà pour la prime air-bois, rappelle-t-elle.

Marianne Boilève

(1) Chalons, Charantonnay, Cour-et-Buis, Four, Meyrié, Monsteroux-milieu, Montseveroux, Pisieu, Pommier-de-Beaurepaire, Primarette, Revel-Tourdan, Saint-Julien-de-l'Herms, Siccieu-Saint-Julien-et-Carisieu.