Fin des quotas égale croissance pour la FNCL et destruction pour le MNER

La fin des quotas est pour la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) une « formidable opportunité », selon un communiqué de presse du 25 mars. « Il s'agit d'une nouvelle arme de croissance permettant d'assurer la pérennité des entreprises et de maintenir ainsi la vitalité des territoires en France, en allant notamment sur de nouveaux marchés à l'international avec une consommation mondiale en progression moyenne de 2 % par an. » Reste à gérer la volatilité, « seule inconnue » de cette situation. « En ce sens et en prévention des situations de crise, la FNCL rappelle la nécessité de rehausser les seuils d'intervention actuellement trop bas, et soutient la mise en place d'un système assurance marge pour les producteurs au niveau communautaire », conclut le communiqué. Dominique Chargé, président de la FNCL estime que se préparer à cette volatilité passe par l'amélioration de la compétitivité des coopératives laitières, avec « la reprise en mains de la stratégie d'entreprises selon la taille et l'outil industriel, mais aussi selon les attentes des associés-coopérateurs qui se sont réinvestis dans la vie et les décisions de leur coopérative ». Il note également que « l'amélioration de la maîtrise économique des exploitations par les producteurs » est un « sujet qui doit revenir au cœur de la discussion ».
« Destruction des exploitations »
Pendant ce temps, le Mouvement national des éleveurs de nos régions (MNER) dénonce, dans un communiqué de presse du 25 mars, les contrats des industriels et de « certaines industries coopératives [ ] qui procèdent à l'intégration totale des producteurs avec des contrats soi-disant donnant donnant ». Selon l'organisation « l'industriel accorde des volumes supplémentaires et le producteur s'engage à prendre toutes les fournitures à la coopérative ». Le MNER s'interroge entre autres sur l'indexation des prix de ces échanges. Il précise que « les organisations de producteurs sont trop nombreuses et trop divisées mais toutefois, certaines progressent dans le bon sens et le législateur serait bien inspiré d'appuyer ces organisations si l'on veut préserver les agriculteurs dans nos territoires ». Et ce d'autant plus que « l'industriel a tous les pouvoirs entre les mains ». Pour le MNER, avec la fin des quotas, « la production laitière européenne est entrée dans un système de destruction des exploitations car la filière laitière ne distribue plus la valeur ajoutée aux producteurs ».