Agreste conjoncture a publié une étude sur les formations par alternance dans l'enseignement agricole. Cette étude avait été commandée par le ministère de l'Agriculture afin de décrire les modalités de fonctionnement de ce système et ses performances sur les plans pédagogique, financier, social et territorial. Ce travail a aussi permis de préciser les caractéristiques du dispositif, de dégager ses atouts mais aussi certaines de ses fragilités. Les formations par alternance sous statut scolaire combinent, à parts quasiment égales, des temps en établissement scolaire et en entreprise. D'après les données de l'année scolaire 2014-2015, plus de 50 000 élèves ou étudiants, au sein de 367 établissements, s'inscrivent dans ce dispositif pour préparer l'un des diplômes de l'enseignement professionnel agricole. Pour les établissements mettant en œuvre l'alternance, le taux de réussite aux examens était de 87,4 % en moyenne pour les sessions de 2015.

Un taux d'employabilité variable

Par rapport à l'enseignement agricole dans son ensemble, le taux de réussite est légèrement supérieur pour les CAP agricole et brevets d'études professionnelles agricoles (Bepa). En revanche, les taux de réussite sont légèrement inférieurs pour le Bac pro (82,4 % contre 84,2 %), l'écart se creusant pour les Bac technos (- 5,2 points) et le BTSA (- 9 points). Concernant l'insertion professionnelle trois ans après la fin des études, le taux d'emploi des diplômés de l'enseignement par alternance est légèrement supérieur pour les titulaires d'un CAP agricole, (59 %, soit + 2 points) alors qu'il est inférieur, de quelques points, à celui de l'ensemble des diplômés de l'enseignement professionnel agricole, pour les Bac pro et les BTSA. Certains jeunes qui s'étaient éloignés du système éducatif vont jusqu'à des formations diplômantes, pourvues de bons taux d'employabilité, grâce à la formation en alternance. Ce dispositif contribue au dynamisme rural, en proposant des qualifications et des formations adaptées au milieu. Cependant, l'adéquation entre offres de formations et réalités socio-économiques du bassin de formation n'est pas toujours présente. L'ancrage territorial est parfois ressenti comme « enfermant » par les diplômés.