Forêt et bois en fête dans les Chambaran ce week-end

Jocelyne Chancrin, pouvez-vous nous présenter la huitième édition de la fête de la forêt et du bois ?

« Organisée par l'association pour le développement forestier des Bonnevaux Chambaran et l'association de la Drôme des collines forestière, la fête de la forêt et du bois est une vitrine de toute la filière bois, de l'amont à l'aval. Nous souhaitons aussi mettre en valeur le patrimoine forestier des Chambaran, aujourd'hui sous-exploité. Le samedi, une conférence et une table ronde mettront en avant le châtaignier, une essence à revaloriser. L'équilibre sylvo-cynégétique, les problèmes sanitaires de la forêt ainsi que les formations aux métiers du bois feront également l'objet d'échanges tout au long de la journée. »

Y aura-t-il des présentations de matériels, des animations ?

« Bien sûr. Une partie des sept hectares de la fête sera consacrée à l'exposition de matériels dès le samedi. Les démonstrations auront lieu le dimanche. Nous accueillerons également le championnat de France de coupe de bois sportive, samedi après-midi et dimanche. Les épreuves se dérouleront ainsi une semaine avant les championnats du monde en Pologne. Il y aura aussi le trophée des grumiers, lesquels réaliseront avec une grue et des troncs d'arbres un mikado géant. Bien d'autres animations sont prévues : tronc debout, sculptures à la tronçonneuse, balades en calèche, concours de design de meubles en châtaignier, exposition photo d'arbres remarquables des Chambaran..., sans oublier les stands de nos multiples partenaires. »

Le châtaignier est à l'honneur de cette huitième édition. Pour quelle raison ?

« La forêt des Chambaran est remarquable mais son exploitation est insuffisante. Le châtaignier est un exemple d'essence pouvant être mieux valorisée. Trop souvent utilisé à des fins de bois énergie, on peut en faire du bois noble. Avec le centre régional de la propriété forestière (CRPF) et dans le cadre de la charte forestière des Chambaran, est mené un travail pour "jardiner la forêt". Il s'agit de sélectionner les tiges de diverses essences, d'éclaircir, d'éviter le vieillissement des cépées... Le but est aussi d'adapter la forêt au changement climatique, notamment par le mélange des essences, surtout sur les versants sud. C'est un travail de long terme inscrit dans des « plans simples de gestion ». Ainsi, à chaque éclaircie, chaque propriétaire peut valoriser sa forêt (vente de bois pour les piquets, l'énergie) et obtenir au bout du compte un capital de très bonne qualité avec des bois nobles utilisés dans l'artisanat. Les élus ont pris conscience du potentiel de cette forêt, y compris en termes d'emplois non délocalisables. »

Propos recueillis par Christophe Ledoux

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