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Bien-être animal

Fortes chaleurs : les bons gestes pour prévenir les risques et améliorer le confort des animaux

Les facteurs climatiques influent sur la production et le bien-être des vaches laitières.
Fortes chaleurs : les bons gestes pour prévenir les risques et améliorer le confort des animaux

La vache ne dispose que d'un moyen pour réduire la température de son corps : manger moins pour produire moins de chaleur corporelle en digérant. La neutralité thermique pour les bovins adultes se situe entre -5°C et +24°C. La sensibilité à la chaleur augmente avec le niveau de production.

Conséquences observables à partir de 28°C :

o Diminution de l'ingestion et de la production de lait (-5% à 20°C et de - 25% à 30°c)
o Diminution de la fertilité
o Risque d'avortement ou de vêlage prématuré
o Difficulté de vêlage
o Syncopes possibles au-delà de 32°c

 

Les ventilateurs diminuent la sensation de chaleur et écartent les mouches.

Pour prévenir ces risques, quelques gestes techniques simples sont recommandés :

- Assurer de l'eau propre et abondante pour compenser les pertes par transpiration et respiration. On compte un mètre linéaire d'abreuvoir pour 10 vaches. Ne pas oublier les génisses, surtout les gestantes au pré, pour éviter les avortements. Compter 100 à 120 litres par UGB par jour et un débit suffisant pour limiter la concurrence autour des abreuvoirs.
- Diminuer la température corporelle par de l'ombre, aspersion, ventilation, brumisation. Privilégier la sortie dehors la nuit. En journée, laisser les animaux à l'ombre dans les bâtiments en ouvrant toutes les ouvertures afin de créer des courants d'air.
- Distribuer une alimentation la plus fraîche possible, en dessilant les ensilages le matin. Fractionner les repas si nécessaire. Nettoyer les auges pour limiter les pertes. Augmenter la densité énergétique des rations pour limiter la baisse de production si l'ingestion diminue (à titre indicatif +10%).
- Penser aux minéraux. Plutôt qu'acheter des CMV spécial canicule, augmenter la concentration en minéraux et vitamines en particulier sodium, potassium et magnésium (à titre indicatif + 10 à 20% de la quantité journalière habituelle). La transpiration élimine plus les minéraux. Ne pas oublier le bicarbonate de sodium (150 à 200g/j). En période de stress thermique, la salive est beaucoup moins concentrée en substances tampons, ce qui a aussi un effet sur le pH ruminal, la consommation et la production.
- Ne pas oublier les animaux en préparation au vêlage qu'il est préférable de rentrer à l'ombre.
- Pour les troupeaux en fin de lactation, un tarissement légèrement prématuré des animaux est un moyen pour limiter les besoins du troupeau.
- Gérer le risque parasitaire. Même si la sécheresse et la chaleur sont défavorables à la survie des larves de strongles sur les pâtures, les bouses sont un excellent conservateur de parasites. Les risques d'infestation de grandes douves et paramphistomes sont également amplifiés par le fait que les animaux fréquentent davantage les zones humides (points d'eau, rivières, bordures de bois). Il faut être attentif à l'évolution de la situation pour diagnostiquer la présence ou non de parasites en collaboration avec votre vétérinaire.
Cette année 2015 va entrainer des surcoûts de rationnement, les achats supplémentaires d'aliments seront valorisés en ayant une politique de réforme sévère, en ne conservant que des animaux productifs. Il faut éliminer en priorité les vaches avec un statut en cellules non satisfaisant, les vaches à faible production et vides qui ne sont pas capables de rentabiliser la mise en place de rations à concentration élevé avec des stocks conservés.

 

Jean-Philippe GORONChambre Agriculture Isère, Isère Conseil Elevage

D'après Anne Blondel Conseil Elevage 01/71 - Juillet 2015

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