Un disque vert et des restrictions de circulation pour les véhicules utilitaires dans le « centre-ville élargi de Grenoble » : telles sont les deux mesures phares du nouveau plan d'actions pour « une logistique urbaine durable », mis en place le 1er janvier par Grenoble-Alpes Métropole, le SMTC et la ville de Grenoble.

La nouvelle réglementation, applicable toute l'année, est totalement disctincte du dispositif « pic de pollution ». Mais elle ne s'appuie aussi sur les « certificats de qualité de l'air pour véhicule » favorisant la circulation des véhicules propres. « C'est un enjeu de santé publique », rappelle Eric Piolle, le maire de Grenoble lors de la présentation du nouveau dispositif le 16 janvier.

En clair, cela signifie que le centre de Grenoble n'est désormais accessible qu'aux véhicules de livraison « propres », autrement dit ceux justifiant d'un certificat de qualité de l'air (CQA). Par «centre-ville élargi », il faut entendre le centre de Grenoble depuis les quais de l'Isère jusqu'aux grands boulevards (Jean-Pain, Foch et Joseph-Vallier), et de la Presqu'île scientifique jusqu'à l'Ile-verte.

Les véhicules utilitaires sans certificat (véhicules utilitaires légers immatriculés avant le 1er octobre 1997 et poids lourds immatriculés avant le 1er octobre 2001) ne sont donc plus autorisés à circuler dans le « centre ville élargi » de 6 heures à 19 heures, du lundi au vendredi, sauf les jours fériés, même s'ils sont en transit. Les véhicules des « commerçants ambulants non sédentaires ayant une autorisation valide délivrée par la Ville de Grenoble ou Grenoble-Alpes Métropole » ainsi que les véhicules affectés aux transports de bois en grume peuvent faire des demandes de dérogations.

Promouvoir les livraisons mutualisées

Selon Yann Mongaburu, vice-président de Grenoble-Alpes Métropole délégué aux déplacements, ces restrictions ne concernent que 4 % des véhicules de livraison actuellement en circulation. « A chacun de s'équiper d'un véhicule responsable ou de passer par un centre de distribution urbaine pour effectuer ses livraisons », déclare l'élu.

Pour rappel, il existe actuellement deux centres de distribution urbaine (CDU), l'un généraliste, développé par le consortium EVOL et piloté par La Poste ; l'autre spécialisé dans l'activité alimentaire et porté par le MIN de Grenoble, qui permet de mutualiser les livraisons de marchandises à destination des restaurateurs et des traiteurs. Ces livraisons mutualisées ont un coût, parfois difficile à assumer pour de petites structures, mais Christophe Ferrari, président de la Métro, affirme que « des solutions sont à trouver », sous-entendant que des modulations tarifaires sont envisageables.

Disque vert

Les zones de livraison sont elles aussi soumises à une nouvelle réglementation depuis le 1er janvier. Pour fluidifier le trafic et éviter le stationnement sauvage en double-file ou sur les trottoirs, les aires de livraison sont réservées aux véhicules présentant un disque de livraison (20 minutes de stationnement gratuit). Le petit disque vert est disponible gratuitement auprès des « partenaires de la démarche » (CCI, chambre des métiers, Label Ville...). Les particuliers pourront quant à eux utiliser le classique disque bleu... mais pas plus de 20 minutes. Tout véhicule ne justifiant pas l'un de ces deux documents sera verbalisé, même si les élus affirment que la pédagogie et la tolérance prévaudront dans un premier temps.

Grenoble est la première ville française à expérimenter ces mesures et « zones de circulation restreinte » (2). L'objectif du nouveau dispositif est double : éviter la congestion du centre-ville en optimisant l'usage des zones de livraison et améliorer la qualité de l'air toute l'année... y compris en dehors des pics de pollution.

Marianne Boilève