Jacques Chazalet : « Accompagner les éleveurs dans l'adversité »

Le 28e Sommet de l'élevage va démarrer dans moins d'une semaine. Une nouvelle édition qui s'ouvre dans un climat encore tendu pour le secteur de l'élevage, avec un nouvel épisode de sécheresse particulièrement aigu et qui dure. Comment le Sommet se positionne-t-il par rapport à cette situation ?
« Il est clair que les choses sont plus compliquées dans notre région que dans l'Ouest. Les éleveurs d'Auvergne, de Rhône-Alpes, du Limousin et de Bourgogne pâtissent d'une sécheresse sévère qui, pour certains, est la seconde en deux ans. Une bonne partie des éleveurs ont déjà mangé leur stock de fourrage de début d'année. Face à ce contexte compliqué, nous voulons toutefois rester optimistes. C'est en période de crise qu'il faut trouver des solutions. Les agriculteurs sont des gens pragmatiques, et le Sommet est un rendez-vous important pour eux où ils peuvent échanger avec les collègues, discuter avec leurs fournisseurs, trouver des solutions pour passer ce cap difficile. Et pourquoi pas élargir leurs horizons. L'accueil du concours national blonde d'Aquitaine s'inscrit dans cette dynamique et devrait nous permettre d'accueillir un public plus large. »
Avec 1 560 exposants, le Salon dépasse encore son record de participation. Comment expliquez-vous ce succès ?
« Le nombre et la qualité de contacts que nouent ici les exposants sont un atout indéniable. 95 000 visiteurs sont venus l'an dernier au Sommet. C'est un volume conséquent, qui créé du trafic, des échanges, et au final du commerce. La convivialité du Sommet fait le reste. Malgré la conjoncture délicate, le nombre d'exposants progresse, notamment dans les secteurs porteurs tels que les énergies renouvelables, la bio ou le bien-être animal. Preuve que le Sommet est un carrefour commercial mais aussi de réflexion autour des grands enjeux de demain. »
L'engouement des étrangers pour l'évènement se confirme d'année en année. En 2019, un focus plus particulier sera fait sur les pays d'Afrique de l'Ouest. Que viennent-ils chercher au Sommet ?
« Il y a de réels enjeux pour nous, comme pour eux. Nous pouvons les accompagner dans leur développement, nouer des accords commerciaux, et participer à leurs besoins. Les perspectives du secteur de l'élevage dans ces pays (Sénégal, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger, Cameroun...) sont immenses, avec une demande en produits animaux, particulièrement des pays côtiers, qui devrait augmenter de plus de 250 % d'ici 2020. L'amélioration de la compétitivité des élevages est une priorité. Elle passera par des outils techniques, de la génétique, des échanges de savoirs, et des financements... »
Propos recueillis par Sophie Chatenet
Quoi de neuf ?
Des apéros débats sur le stand JAJeunes agriculteurs vous proposent chaque jour à 11h30 des apéros débats sur leur stand (Hall d'accueil, allée A - stand 7) sur le thème de la Pac : l'Apéro'PAC. La définition de l'actif agricole, le renouvellement des générations, la gestion des risques ou encore la structuration des filières seront les principaux thèmes abordés. Le mercredi 2 octobre, l'échange sera nourri de témoignages internationaux, avec la présence d'agriculteurs polonais, avec lesquels les JA ont noué des relations privilégiées depuis plusieurs années. Enfin, fidèle à leur réputation d'animateurs hors pair, les JA remettront le couvert avec leur afterwork, le jeudi 3 octobre, de 20 heures à minuit.