Jeunes agriculteurs veut un plan de défense de l’agriculture
Le président de Jeunes agriculteurs, Pierrick Horel, a indiqué le 21 février, la volonté de son syndicat de sécuriser l’environnement global de l’agriculture en mettant notamment en place un plan de défense agricole.

À l’image des Américains, des Russes et des Chinois, la France devrait être plus offensive sur l’arme alimentaire. C’est en tout cas le sentiment général du président de Jeunes agriculteurs (JA), Pierrick Horel, qui entend aller plus loin que l’actuelle loi d’orientation agricole. « Il y a des discussions et une forme d'entente entre les États-Unis et la Russie. Si on ne se met pas en capacité de se protéger et de répondre à d'éventuelles attaques, on sera très vite dépassés », a-t-il alerté.
L’arme alimentaire
C’est pourquoi JA propose un plan de défense agricole qui s’inscrit dans un plan de défense plus global, compte tenu des incertitudes géopolitiques du moment. Pour Pierrick Horel, il convient de mettre en œuvre trois priorités. Tout d’abord la capacité à produire et à exporter, en recherchant de nouveaux débouchés internationaux, comme l'Inde. Ensuite une vraie stratégie sur la technologie et l'intelligence artificielle pour répondre aux problèmes de compétitivité. Enfin, troisième priorité, une capacité à se défendre contre des attaques douanières, ce qui suppose un renforcement du protectionnisme européen et des clauses miroirs lors des accords de libre-échange. Il ne semble pas que la vision stratégique présentée par le commissaire européen, Christophe Hansen, soit de nature à le rassurer. De même, le président de JA reste circonspect sur le cadre pluriannuel financier en préparation à Bruxelles. Il s'inquiète notamment d'une « nationalisation » des financements qui renforcerait les distorsions de concurrence entre les pays européens. À l’instar de la FNSEA, il verrait d’un bon œil que le budget de la politique agricole commune soit compté en euros constants, pour tenir compte de l’inflation. Ce qui pourrait conduire à une augmentation du budget de la Pac d’au moins 20 %.
Planification agricole
Ce plan de défense doit naturellement s’articuler avec « une planification agricole » à même de renforcer la souveraineté alimentaire de la France. À ce titre, la nouvelle loi d’orientation agricole constitue une première étape, a-t-il dit. « Le fait que l’on reconnaisse à l’agriculture un caractère d’intérêt général majeur comme l’environnement est une bonne chose, mais ce n’est pas suffisant pour répondre à toutes les problématiques agricoles. C’est la première pierre d’un arsenal qu’il reste à édifier », a-t-il affirmé. Aller plus loin signifie pour lui accélérer sur l’examen de la proposition de loi des sénateurs Duplomb et Menonville sur la simplification et la levée des entraves au métier d’agriculteur ainsi qu’avancer sur une loi permettant de mieux préserver le revenu agricole. « Qu’on l’appelle Egalim 4 ou par une autre dénomination importe peu. Il faut que la grande distribution arrête de contourner les lois actuelles en achetant des produits à vil prix dans des centrales d’achat européennes ou des pays tiers », a-t-il expliqué. Il a reconnu, comme l’ensemble des acteurs de la filière agroalimentaire, que les négociations étaient « très tendues ».