Joli départ pour Un p'tit bout de Chartreuse

200 à 300 clients dès le premier jour. Joli démarrage pour Un p'tit bout de Chartreuse, le nouveau magasin de producteurs isérois qui a ouvert ses portes le 29 mars à Coublevie. Le mauvais temps n'a découragé personne. Avant même l'heure officielle d'ouverture, les premiers chalands ont pointé leur nez. « Nous avons eu beaucoup, beaucoup de monde, se félicite Franck Masson, l'un des cinq associés du projet. Bien sûr, il y a eu de la curiosité, mais les curieux ne sont pas repartis les mains vides... »
100% local
Epicerie, pâtes, confitures, vins, fruits, légumes, viande, escargots, fromages et produits laitiers : il ne manque rien pour faire ses courses au quotidien. Car, pour compléter leur offre, les cinq associés ont fait appel à une trentaine de dépôt-vendeurs, recrutés le plus souvent par connaissance ou bouche-à-oreille. « Nous avons essayé de trouver les producteurs les plus locaux possible, explique Nelly Roux-Sibillon, de l'Earl des Crêtes, à Merlas. Pour ceux qu'on ne connaissait pas, il a fallu goûter. Et parfois trancher... » Pas toujours facile, mais un consensus finit toujours par se dégager.
Installé en zone péri-urbaine, au cœur d'un nouvel éco-quartier, Un p'tit bout de Chartreuse est le dernier-né des points de vente collectifs en Isère. Il cible une clientèle essentiellement locale, mais sa situation au bord d'une artère assez fréquentée devrait lui apporter pas mal de chalands pendulaires. « Nous sommes un magasin de proximité, précise Franck Masson, viticulteur à Chapareillan. Les gens, s'ils font plus de 10 km, ils ont l'impression que ce n'est plus du local. »
Un vrai métier
Epaulé par le Pays voironnais, la chambre d'agriculture et le parc naturel régional, le projet est porté par cinq producteurs chartroussins : le domaine Masson (vins de Savoie), l'Earl des Crêtes (fromages de vache et produits laitiers), le Balcon de Chartreuse (viande bovine), le Gaec des Rousses (fromages de chèvre) et la coopérative des Entremonts, sans l'assise de laquelle le projet n'aurait sans doute pas pu voir le jour. Tous rôdés à la vente directe, les cinq producteurs s'investissent pour la première fois dans un projet de point de vente collectif. Ce qui les motive, « c'est l'expérience et le côté humain de l'aventure », confie Franck Masson. Et bien sûr aussi l'aspect financier de l'affaire : la vente directe permettant de se passer d'intermédiaire, la production est bien mieux valorisée. Revers de la médaille : il faut y passer du temps. « Vendre, c'est un vrai métier, prévient le vigneron. C'est la deuxième phase de la production, mais c'est celle qui rapporte le plus. »
Marianne Boilève