L'accent sur les tirs de défense

« Ne pas reproduire la situation rencontrée en 2014 ». Pour préparer la saison en alpages et « apporter des réponses rapides aux attaques de loups », la préfecture de l'Isère incite largement les éleveurs et bergers à faire au plus vite des demandes d'autorisations de tirs de défense. En dépend la prise d'arrêtés préfectoraux leur donnant le feu vert. Ces tirs sont une étape indispensable pour une demande de tirs de prélèvement.
De nouvelles dispositions intéressent le plan loup cette année, avec un élargissement des dérogations à l'interdiction de capture ou de prélèvement du loup. Ces dérogations ne doivent pas nuire au maintien de l'espèce « dans un état de conservation favorable ». L'intérêt d'agir doit être justifié - en l'occurrence la prévention de dommages importants à l'élevage - et il ne doit pas exister d'autres solutions satisfaisantes.
Canon lisse ou rayé
Désormais, les zones éligibles aux mesures de protection des troupeaux (unité d'action ou UA) comptent huit communes supplémentaires (Siévoz, Valbonnais, Sainte-Luce, Saint-Pierre-de-Méarotz, Saint-Laurent-en-Beaumont, Saint-Michel-en-Beaumont, La Salle–en-Beaumont et Quet-en-Beaumont), portant leur nombre à 83 en Isère. Les tirs de défense restent conditionnés à la mise en place de mesures de protection. En UA, la distinction entre canon lisse et canon rayé est supprimée et les autorisations sont accordées pour 5 ans si la zone est délimitée depuis plus de deux ans. Hors UA, le tir d'effarouchement n'est plus une condition pour accéder au tir de défense. Le canon rayé peut être utilisé si le tir de défense au canon lisse a été mis en place. L'autorisation dure le temps de l'arrêté ministériel (30 juin de N+1). L'assiette des troupeaux éligibles au tir de défense renforcés (jusqu'à 10 chasseurs) est élargie en fonction de l'importance de la pression sur le troupeau.
Chiens et caméras
Quant aux tirs de prélèvement, ils sont plus particulièrement attachés à un territoire occupé par des loups responsables de dommages. La référence à l'année passée n'est plus requise. En l'absence d'un agent de l'ONCFS, c'est un lieutenant de louvèterie ou un garde assermenté qui se chargera des modalités d'exécution ; de nouveaux moyens comme des chiens créancés ou des caméras thermiques pourront être expérimentés. Les tirs de défense renforcés seront autorisés pendant six mois en cas de dommages importants, selon les modalités appliquées au grand gibier. Les demandes de tirs sont à faire auprès de la DDT 38 au moyen d'un formulaire réactualisé.
Un nouveau dispositif d'aide à la protection des troupeaux a également été engagé pour la période 2015-2020. Toutes les actions déjà financées ont été reconduites et leur plafond augmenté. Par exemple, l'aide à l'embauche d'un berger est passée à 2 000 euros.
En 2014, plus d'un millier de bêtes ont péri en Isère en raison des attaques de loups, dont le nombre est estimé à une dizaine dans le département. Le montant des indemnisations s'élève à 234 000 euros en 2014 contre 39 000 euros en 2013. Pas moins de 131 troupeaux bénéficiaient de mesures de protection représentant une aide de 658 000 euros. Depuis le début de l'année, il y a eu une dizaine d'attaques en Isère faisant 56 victimes. La moitié est imputable au loup.
Isabelle Doucet
Voir la nouvelle carte des unités d'action en Isère
Télécharger les demandes de tir de défense :