L'Adabel s'invite au festival de l'Arpenteur

Après les Rencontres Brel, le festival de l'Arpenteur... De Chartreuse en Belledonne, les manifestations culturelles de l'été convient les produits locaux à leur table. « Par le passé, culture et agriculture n'entretenaient aucun lien. Aujourd'hui, on se rapproche et on travaille ensemble... » Audrey Abba, présidente de l'Adabel (1), ne boude pas son plaisir de voir le festival de l'Arpenteur – vingt ans cette année - associer les producteurs de Belledonne à ses rendez-vous pentus. Certes, depuis quelques années déjà, une poignée de producteurs complices fournissaient en charcuteries, fromages et œufs frais les cuisines du Bivouac, camp de base et de restauration du festival. Mais cela se faisait au petit bonheur, en fonction des rencontres et des affinités. Cette année, l'Arpenteur qui, comme son nom le suggère, revendique un ancrage fort dans le territoire, va plus loin. Ses organisateurs ont proposé à l'Adabel de se mettre en marche avec lui. Une marche au rythme du « théâtre pentu » et des « paroles avalancheuses », en compagnie d'un garde forestier de l'ONF, de festivaliers en croquenots, de poètes randonneurs et de gens du pays, friands et curieux de « lointains soudain accessibles », comme l'écrit joliment Antoine Choplin, écrivain et chef d'orchestre d'un festival soucieux de « susciter pour tous une accolade avec l'art et la culture ».
Panier pique-nique local
Et les agriculteurs de l'Adabel, dans tout cela ? Il est convenu qu'ils fassent découvrir les produits locaux aux festivaliers d'ici et d'ailleurs. Pour ce faire, ils se sont engagés à livrer, pour la marche vers le refuge du Crêt du Poulet (3 juillet), une cinquantaine de paniers pique-nique à prix coûtant (6 euros), composés de produits locaux (saucissons, terrine, pain, fromage, œuf dur, pain d'épice...). Le lendemain, 4 juillet, Audrey Abba et Jean-Pierre Cottin, de la ferme de la Grangette, tiendront le stand de l'Adabel et proposeront des assiettes fermières à l'occasion de la « Nuit de l'Arpenteur ». Quant aux cuisines du Bivouac, où l'on peut se restaurer goûteusement avant un spectacle, elles s'inspireront de la démarche initiée depuis quelques mois par la Marmite des Adrets. Sauvé de la débâcle par un collectif d'élus et d'habitants, le restaurant-café-épicerie du village met en effet un point d'honneur à travailler les produits fermiers de Belledonne.
Pour Jean-Pierre Cottin, éleveur laitier à la Chapelle-du-Bard, cette coopération n'a rien d'anodin : « C'est d'autant plus important que cette année le festival entame son programme par une marche à travers les alpages, depuis les Adrets jusqu'au refuge du Crêt du Poulet. Pour nous, c'est l'occasion de parler de notre métier, de notre façon de travailler. » Pour lui, la participation des agriculteurs locaux ne se résume pas seulement à une opération de vente ou de communication : « C'est également une manière de faire connaître nos produits, et surtout de se faire plaisir. Et puis ça correspond aussi à ce que nous sommes : des gens qui aimons la culture, les arts, la musique... »
Marianne Boilève
(1) Association pour le développement de l'agriculture de Belledonne