L’agriculture associée à la planification écologique
Le Conseil de planification écologique réuni le 31 mars a annoncé un « plan souveraineté » engrais et le déploiement d’efforts pour accélérer le biocontrôle ou les nouvelles techniques génomiques.

La contribution de l’activité agricole à l’atteinte des objectifs de la politique écologique de la France a été évoquée à plusieurs reprises lors du quatrième Conseil de planification écologique (CPE) réuni lundi 31 mars. Si la France a respecté ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, qui ont baissé de près de 20 % en sept ans, « on sent un petit ralentissement », indique-t-on à l’Elysée. « C’est l’une des motivations qui a conduit le président de la République à réunir ce Conseil, en relançant un certain nombre de secteurs sur lequel on sent qu’on n'est pas totalement dans les clous », explique-t-on.
Un plan de souveraineté « Engrais »
À lire les priorités définies à l’issue de cette réunion à laquelle ont participé le Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement, l’agriculture est appelée à jouer un rôle-clé, notamment en permettant au pays de réduire ses dépendances énergétiques et alimentaires. Un plan de souveraineté « Engrais » a ainsi été annoncé, « alors que plus des deux tiers des engrais utilisés en France sont importés et que 80 % sont produits à partir de gaz fossile », relève l’Elysée dans un communiqué. Il s’agit « de produire des engrais verts pour limiter notre dépendance aux importations et décarboner la production, avec un soutien à la recherche, à l’innovation et à la réindustrialisation des capacités de production », a complété la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard à l’issue de la réunion. Dans le même ordre d’idée, un soutien au développement de légumineuses (plan protéines végétales) et à la production d’acides aminés a été annoncé -sans plus de précisions- « pour renforcer l’autonomie protéique des élevages et réduire la dépendance aux acides aminés et au soja importé ».
Réindustrialisation verte
Le Conseil s’est également engagé à promouvoir une « réindustrialisation verte ». Dans ses conclusions, il a notamment promis de soutenir « l’innovation pour la transition écologique, en accélérant l’arrivée sur le marché des solutions comme le biocontrôle ou les nouvelles techniques génomiques ». Des solutions qui doivent permettre « de réduire la consommation de produits phytosanitaires ou résistants à la sécheresse ». L’Élysée a également confirmé l’organisation de la Conférence sur l’eau annoncée par le Premier ministre, « qui devra répondre à l’échelle des territoires aux enjeux de protection et de partage de cette ressource essentielle en tension ». Enfin, la mise en consultation de la « stratégie nationale alimentation nutrition climat (SNANC), pour une alimentation durable » devrait être prochainement annoncée. Les spéculations vont bon train sur la présence ou non d’objectifs chiffrés de réduction de la consommation de viande dans ce texte.
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