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Vercors

L'Apap est en danger

L'association de promotion des agriculteurs du Vercors vit des heures difficiles, forçant chaque acteur à se positionner sur les orientations de l'agriculture de ce territoire.
L'Apap est en danger

Créée dans les années 70, l'association de promotion des agriculteurs du parc régional du Vercors survivra-t-elle à 2018 ?

Réunie jeudi 16 novembre en assemblée générale extraordinaire, son avenir est des plus incertains.

En cause, la remise à plat des subventions allouées à l'Apap, transitant par le PNR, principalement issues de la Région, mais aussi du Département.

Cette enveloppe constituerait la principale ressource de l'association. Si bien que dès janvier 2018, l'Apap se retrouvera en situation de ne plus pouvoir payer ses quatre salariés.
Pour le parc, cette situation est le résultat « de la modification du mode de financement de la Région », limitant à 15% les frais de gestion et « de la diminution drastique des enveloppes pour financer les actions du parc et les observations répétées de la Chambre régionale des comptes concernant les relations financières entre le PNRV et ses associations partenaires ».

Rappelons qu'en 2016, après une crise politique de plusieurs semaines, le parc avait été placé sous la tutelle du préfet de la Drôme.
De son côté, l'Apap, dont le président n'a pas souhaité s'exprimer sur la situation actuelle, avait reproché au parc de vouloir lui imposer son mode de fonctionnement.

Les missions de l'Apap se déploient selon trois axes : agriculture et environnement, valorisation des produits et du patrimoine, emploi dans les exploitations agricoles.
« Que l'Apap trouve ses marques et ce qu'elle veut comme projet d'avenir », lance Jacques Adenot, le président du PNR.

Il tient pour nécessaire la remise à plat des relations entre le parc et l'Apap. « La ressource est au parc, qui propose à l'Apap de l'utiliser. »

Ce redéploiement commence par celui des compétences, car l'Apap employait quatre personnes. Deux emplois seront transférés dans la structure parc qui désire créer un service agriculture et le poste dédié au service de remplacement sera repris par le groupement d'employeurs du Vercors, avec l'appui financier du parc. Le quatrième emploi était sous contrat.

Des priorités

Par ailleurs, le parc devrait récupérer le pilotage de la Fête du Bleu et de la présence au Salon de l'agriculture, se pliant ainsi à la règle publique qui veut que lorsqu'une action concerne un périmètre qui s'inscrit au-delà d'une seule structure, elle doit faire l'objet d'un appel à projet. L'Apap et le Siver ont toujours travaillé sur ces deux dossiers avec le parc.

 

Le salon de l'agriculture.


L'Apap devrait conserver les missions en direction des Fermes du Vercors et de la promotion des produits du Vercors.
Enfin, en ce qui concerne les actions de développement de l'agriculture du plateau, elles devraient faire l'objet d'une convention multipartenariale établie entre les chambres d'agriculture de l'Isère et de la Drôme, l'Apap, le parc et possiblement les intercommunalités.

« Nous avons proposé de travailler sur des thématiques précises, explique Jean-Claude Darlet, le président de la chambre d'agriculture de l'Isère. Mais rien n'est encore défini. Un des thèmes les plus importants est celui de la transmission des exploitations et des outils de transformation liés aux productions. »

L'accompagnement des exploitations, la démarche économique, l'entretien des paysages sont des sujets qui méritent d'être portés par une démarche partagée par tous.

« C'est un engagement mutuel, complète Jacques Adenot qui souligne l'importance « de faire un projet qui convienne au territoire et aux agriculteurs, et de trouver les moyens de le mettre en œuvre. »

Reste à trouver la bonne gouvernance pour que les agriculteurs du Vercors demeurent maîtres de leur destinée.

Isabelle Doucet