L'Inra et plusieurs partenaires ont publié, le 19 septembre, un premier catalogue des gènes du microbiote intestinal (ou flore intestinale) du porc. Pour ce faire, les chercheurs ont séquencé l'ADN fécal de 287 porcs provenant de France, du Danemark et de Chine, explique un communiqué de l'Inra du 19 septembre.

Le recensement des gènes du microbiote de l'homme a été réalisé en 2010. Il s'agit d'une première pour une espèce animale d'élevage, affirme l'Inra. Les chercheurs ont identifié 7,7 millions de gènes, dont un « petit sous-ensemble de gènes » commun à tous les porcs. Pour l'Inra, cela confirme « l'existence de gènes bactériens communs, mais aussi une importante variabilité individuelle ».

Résistance aux antibiotiques

Les chercheurs ont également mis en évidence « la présence de gènes de résistance aux antibiotiques chez tous les porcs, indépendamment du pays d’origine ou de la supplémentation en antibiotiques ». Cependant, ils montrent que « la charge en gènes de résistance aux antibiotiques est beaucoup plus élevée chez les porcs chinois, auxquels sont administrés des antibiotiques en continu ». Les résultats confirment ainsi « l’efficacité d’éliminer l’usage des antibiotiques de l’alimentation animale pour réduire le risque, lié aux pratiques d’élevage, de dissémination dans l’environnement de gènes de résistance aux antibiotiques ».
Selon l'Inra, « le catalogue des gènes du microbiote intestinal du porc est une ressource de référence majeure, dans la continuité des informations apportées par le séquençage du génome du porc. Il permet dorénavant d’aborder finement les fonctionnalités de l’écosystème microbien digestif du porc, en lien avec les variations physiologiques de l’hôte (efficacité alimentaire, défenses immunitaires, etc.) ».

L'Institut de recherche précise que « ces résultats ouvrent la voie pour de nouvelles recherches en biologie prédictive et intégrative chez le porc, à fort potentiel pour le développement de stratégies innovantes et l’identification de leviers d’intervention pour l’élevage et les systèmes alimentaires durables de demain ».

Source : Inra