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Abeilles

La combinaison imidaclopride-parasite affecte la survie des reines selon l'Inra

Les chercheurs ont montré que l'interaction entre le pesticide et l'agent pathogène est encore plus néfaste sur les reines que chaque stress pris séparément.
La combinaison imidaclopride-parasite affecte la survie des reines selon l'Inra

« L'exposition chronique et indirecte à une dose très faible d'un pesticide néonicotinoïde, l'imidacopride, ainsi que l'infection par un parasite commun des abeilles, Nosema cerana, affecte très fortement la survie des reines », affirme une étude de l'Inra publiée dans Scientific Reports, le 31 août. Les scientifiques ont étudié les effets de l'exposition des reines à l'insecticide et/ou à l'agent pathogène. Conclusion : « L'interaction entre le pesticide et l'agent pathogène est encore plus néfaste sur les reines que chaque stress pris séparément. » Ces résultats pourraient expliquer « la perte de la capacité de résilience de la colonie » avec un « arrêt de la ponte et donc de la production de nouvelles ouvrières ».

Source : Agra

 

L'étude de l'Inra

Jusqu'à présent la majorité des recherches ont ciblé les effets nocifs des pesticides et autres facteurs sur les ouvrières. Les chercheurs de l’Inra ont étudié le comportement de reines, exposées à un pesticide néonicotinoïde de façon indirecte et/ou à l’agent pathogène Nosema cerana.

Les chercheurs ont élevé 4 groupes de 10 reines, et ont reconduit l’expérience pendant 2 années. En laboratoire, un groupe a été nourri par des ouvrières elles-mêmes exposées à un pesticide néonicotinoïde (imidaclopride), un deuxième a été exposé au parasite Nosema cerana, le troisième aux deux stress, le quatrième étant le groupe témoin. Ensuite, les jeunes reines ont été installées, comme le font les apiculteurs, dans de petites ruches placées dans des champs (voir photo), pour qu’elles puissent sortir s’accoupler et revenir pondre leurs œufs.
Interaction néfaste
Les résultats montrent que l'exposition chronique et indirecte à une dose très faible d’un pesticide néonicotinoïde, l'imidaclopride (0,7 ppp, dose à laquelle les abeilles peuvent être confrontées dans la nature), ainsi que l'infection par un parasite commun des abeilles, Nosema cerana, affecte très fortement la survie des reines en conditions naturelles et modifie leur physiologie. L’interaction entre le pesticide et l'agent pathogène est encore plus néfaste sur les reines que chaque stress pris séparément. En effet, sur les 2 expérimentations menées, entre 90% et 100% des reines ont disparu dans un délai de 45 à 90 jours.
Les chercheurs de l’Inra ont observé une réponse de protection contre l’action de l'imidaclopride, et notamment contre le stress oxydant du à l'interaction parasite - pesticide, à travers l'augmentation de l'activité d’enzymes spécifiques dans la tête et l'intestin des reines. Cependant, ces mécanismes de protection ne seraient pas suffisants pour éviter la mortalité prématurée des reines.
Ces résultats pourraient expliquer la perte de la capacité de résilience de la colonie, lorsque la disparition de la reine entraîne l’arrêt de la ponte et donc la production de nouvelles ouvrières.
Source : Inra