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COOPERATIVES

La Coopération agricole Ara souhaite affirmer son ancrage territorial

Le 11 avril, la Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes (LCA Ara) a profité de son assemblée générale pour rappeler l’importance du réseau coopératif régional. Malgré certaines difficultés financières, la structure a assuré le maintien de ses actions et missions en faveur de ses adhérents.

La Coopération agricole Ara souhaite affirmer son ancrage territorial
L’assemblée générale de la Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes s’est clôturée par une table-ronde portant sur le rôle des différents corps intermédiaires au sein de la société actuelle.

Sur scène, Sébastien Courtois n’a pas mâché ses mots. « Je vais être raide aujourd’hui, mais la situation, l’impose… Notre corps intermédiaire est en danger. » Silence dans la salle, avant que le membre du bureau de la Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes (LCA Ara) ne se justifie. « Auparavant, nous fonctionnions avec un tiers de subventions, un tiers de prestations et un tiers de cotisations. Aujourd’hui, ce modèle ne fonctionne plus, nous devons réinventer une façon de fonctionner ! » Une incitation au changement, largement relayée par François Périchon, le trésorier de la structure. « Pour la première fois, les subventions sont devenues notre troisième ressource à 19 %, derrière les prestations à 52 % et les cotisations à 22 %. Nous devons réfléchir à un système d’autofinancement. »

Un appui aux actions locales 

Si le modèle économique est à repenser, une enquête menée auprès d’une partie des adhérents a pourtant confirmé l’intérêt d’une telle structure régionale. Au total, 96 % des répondants ont estimé avoir de bonnes méthodes de travail avec cette dernière. Outre un appui juridique et une représentation à l’échelon nationale, la LCA Ara impulse de nombreuses actions. La cave coopérative drômoise La Vinsobraise (1 850 ha de vignes au total) a ainsi pu bénéficier d’une formation sur la gouvernance d’une coopérative, tandis que la société laitière de Laqueuille, composée de 64 adhérents et située dans le Puy-de-Dôme, a suivi un parcours sur la responsabilité sociétale des entreprises. « Sur une année, nous avons participé à un module sur l’ancrage territorial et un second sur la stratégie de l’entreprise », a expliqué Rachel Da Silva, directrice de la société. Le récent projet Coopeara, dont l’ambition est de relocaliser la production de tourteaux à destination de l’alimentation animale à l’échelle régionale, est également un symbole fort des missions de la structure. Composé de 21 partenaires, trois usines de trituration réparties dans la région et regroupant cinq filières animales, ce programme répond à la fois à une baisse de la dépendance du tourteau d’importation et à la valorisation de graines locales. Après une année de fonctionnement, les trois usines situées dans l’Allier, l’Ain et l’Isère, tournent à pleine capacité. « Nous travaillons actuellement à la recherche de financements pour aboutir au lot 3 de ce projet, qui consiste à valoriser les produits auprès du consommateur final », a déclaré le directeur de la LCA Ara, Jean de Balathier. Preuve de son implication régionale, la structure s’attelle à identifier les marges de progrès possibles pour augmenter l’autonomie alimentaire des exploitations et mieux intégrer les tourteaux locaux dans les rations. In fine, Coopeara ambitionne de doubler les surfaces régionales de soja d’ici à 2028, passant ainsi de 15 000 ha à 30 000 ha.

Léa Rochon