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Manifestation

La Coordination rurale bloque un silo de la Dauphinoise

Vendredi 6 février, une quinzaine de céréaliers, membres de la Coordination rurale, ont bloqué l'accès à un silo de la coopérative dauphinoise pour dire leur colère face à la "baisse vertigineuse de leurs revenus".
La Coordination rurale bloque un silo de la Dauphinoise

« C'est un avertissement symbolique ! », lance François Ferrand, président de la Coordination rurale de l'Isère. En ce 6 février, ils étaient une quinzaine de céréaliers isérois à bloquer un silo de la coopérative Dauphinoise, au Rival, près de La Côte-Saint-André. Affrontant une bise glaciale, tapant du pied autant que du poing, les agriculteurs comptaient ainsi « informer les politiques, les décideurs et les consommateurs que, si rien n'est fait, ce sera bientôt la famine ! » Les céréaliers dénoncent en effet « des cours du blé trop bas », « des baisses de prix à la production allant jusqu'à 30% entre 2013 et 2014 » (400 euros à l'hectare, selon François Ferrand) et, partant « une baisse vertigineuse de leur revenus », ainsi qu'une politique européenne contraire aux intérêts des céréaliers : « Depuis un an, la commission européenne a signé deux accords de libre-échange avec le Canada et l'Ukraine », regrettent-ils.

Un vin chaud pour calmer la colère ?

Prenant soin de préciser qu'ils n'avaient « pas d'a-priori contre la Dauphinoise » dont ils entravaient l'un des accès, les syndicalistes ont exigé « une politique des prix en relation avec les coûts de production » et revendiqué la possibilité de « produire davantage, surtout des protéagineux qui nous manquent cruellement et dont nous devons importer des quantités considérables ». « Nous demandons à développer l'irrigation pour produire plus de soja en France », a notamment précisé le président de la Coordination rurale iséroise. Enfin, les manifestants s'en sont pris - verbalement - à l'Europe, à laquelle ils demandent une « politique ambitieuse assurant un revenu décent aux agriculteurs », ainsi qu'au « fardeau écolo-administratif, aux réglementations, taxes et impôts qui rendent la situation intenable pour les producteurs, eux-mêmes confrontés à la concurrence avec des pays qui n'ont aucune contrainte ».

 

Marianne Boilève