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Mois de l’installation

La DJA pourrait être revalorisée d’un tiers en 2017

L’installation en milieu agricole est souvent compliquée, surtout pour les jeunes hors cadre familial. Gilles Pelurson a indiqué que la DJA devrait être revalorisée d’un tiers pour redynamiser le secteur. Objectifs : 800 installations aidées par an dans la région jusqu’en 2020 ; un effort particulier sur les zones de plaine et un meilleur accompagnement des plus de 40 ans.
La DJA pourrait être revalorisée d’un tiers en 2017

« Quand il n'y a plus d'agriculteurs il n'y a plus de vie en milieu rural. Un vrai défi sociétal nous attend ».

Raymond Vial alerte. Il faut encourager le développement des installations en région.

Selon les dernières statistiques de la MSA de 2010 à 2014, 2 400 agriculteurs ont quitté leur exploitation contre 1 600 installations dont 1 200 hors cadre familial.

Dans les dix prochaines années, un agriculteur sur deux va quitter le métier. Le constant est alarmant.

Alors il y a urgence. Urgence de mobiliser les futures générations.

 

Revalorisation de la DJA


Les agriculteurs attendent une aide financière plus importante de la part des acteurs politiques.

Aujourd'hui, la Dotation jeune agriculteur (DJA) s'élève en moyenne à 24 000 euros par an par professionnel.

« Nous souhaitons la passer à 40 000 et mettre en place une exonération partielle de la TFNB (taxe foncière des propriétés non bâties) », explique Gilles Pelurson, directeur régional de la Draaf qui annonce la réintroduction du prêt bonifié à partir du 1er juin prochain.

Créée en 1974, ces dernières années la DJA a perdu de son attractivité, tout comme le prêt bonifié. «

Cela représente beaucoup de contraintes et d'engagements pour les agriculteurs. Certains ont dû faire le deuil de ces aides », reprend-il.

 

Prendre le temps de se former


Autre constat : il y a de plus en plus de jeunes en formation, mais de moins en moins d'installations dans la région.

« Aujourd'hui, c'est compliqué de s'installer à 20 ans », explique Sébastien Branche, producteur de lait bio au Crêt de la Fée dans le Beaujolais.

Sa formation au CFPPA d'Aurillac lui a apporté beaucoup de savoir-faire. Les visites de la Commission européenne et de l'OMS lui ont permis de « s'ouvrir sur le monde ».

« Certains sont parfois trop jeunes lors de leur installation. Des stages longs à l'étranger ou dans d'autres régions françaises existent pour mieux se former », souligne Émilie Bonnivard, vice-présidente de la région déléguée à la forêt, à la ruralité et à la viticulture.

Alors qu'il s'était installé en pleine crise laitière, l'année dernière Sébastien a pu embaucher une salariée en CDI et fabriquer un atelier de production de yaourts avec un apport de 20 000 euros.

Il y a six ans, il avait investi 200 000 euros pour s'installer.

 

Lien avec la recherche


Côté progrès, ce n'est pas toujours facile de s'équiper de machines innovantes : valorisation énergétique ; panneaux photovoltaïques ; utilisation de bio-matériaux.

Tout cela a une conséquence sur le travail et coûte très cher.

« Il y a beaucoup d'expérimentations mais ça pêche sur la mise en application ». La raison ? « Un manque de moyens », constate Jean-Pierre Chedru.

Cet agriculteur céréalier basé dans l'Allier a choisi de tout recentrer sur le sol avec la mise en place de couverts végétaux.

Pendant cinq ans, il a observé le secteur du machinisme agricole.

Aujourd'hui, il se sert d'un système de guidage et de cartographie de rendement très précis.

« Ce qu'il manque, c'est plus de lien avec la recherche, développer des financements sur les Pep (Pôle d'expérimentation et de progrès) », ajoute Émilie Bonnivard.

L'enjeu est majeur pour le secteur mais aussi pour le bien-être des agriculteurs. « L'innovation est indispensable, pour éviter la lassitude ». Et continuer à prendre du plaisir au travail.

 

 

Alison Pelotier

 

Les montants de la DJA

 

Minimum : 12 000 euros en zone plaine ; 16 000 euros en zone de montage et 24 000 euros zone défavorisée ;
Maximum : 38 800 euros en zone plaine ; 52 400 euros zone de montagne et 66 500 euros zone défavorisée.

 

BUDGET AGRICOLE RÉGIONAL

 

Budget de la région augmenté : 36 millions d’euros en 2015 ; 42 millions d’euros en 2016 ; 50 millions d’euros en 2017.