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OVINS

La FCO redémarre, craintes de manque d’agneaux à Pâques

Les moucherons vecteurs de la fièvre catarrhale ovine (FCO) reprennent du service avec les beaux jours. Une source d’inquiétude pour l’approvisionnement en viande d’agneau pour le pic saisonnier de consommation de Pâques.

 La FCO redémarre, craintes de manque d’agneaux à Pâques
Au mois de janvier, la production française de viande ovine a reculé de 10 % sur un an, selon Agreste.

Va-t-on manquer d’agneau à Pâques ? » interroge la coopérative Arterris dans un communiqué le 15 avril, alors que la production française chute lourdement en raison de la fièvre catarrhale ovine (FCO). La maladie « a provoqué une forte mortalité chez les reproducteurs, mâles et femelles, et donc une baisse des naissances d’agneaux », rappelle l’Institut de l’élevage (Idele) dans son bulletin Tendances. Au mois de janvier, la production française de viande ovine a reculé de 10 % sur un an, selon Agreste. Pour l’institut technique, « l’approvisionnement en agneaux de race lacaune semble proche de son niveau de l’an passé, qui est toutefois modéré ». Mais « celui en agneaux de pays sous Siqo serait plus compromis ». Arterris (600 éleveurs ovins pour 100 000 brebis) est justement spécialisé dans les signes de qualité. Sachant que « la demande en agneau est traditionnellement forte » à Pâques, le prix « pourrait dépasser 10 €/kg de carcasse (+ 25 % en deux ans) », prévient le groupe sudiste. Pour favoriser la reconstitution des troupeaux, Arterris a débloqué « un plan d’urgence exceptionnel de 150 000 euros pour l’acquisition d’agnelles et de brebis ». Remboursable sur trois ans, cette aide a été versée à une vingtaine d’éleveurs (entre 5 000 et 13 000 euros chacun) ; elle devrait « s’étendre à d’autres producteurs sur le semestre à venir ».

La FCO repart   

Avec le retour des beaux jours, la FCO recommence à se propager dans les élevages français : entre le 3 et le 10 avril, plus de 330 nouveaux cas du sérotype 8 ont été dénombrés (pour un total de 16 873 foyers depuis le 5 août 2024). Le sérotype 3 se diffuse moins vite, avec 119 nouveaux cas (pour un total de 10 695, selon le bilan du ministère). Arrivée en août 2024 dans le Nord de l’Hexagone, la FCO-3 fait toutefois une incursion remarquée dans le Sud du pays, en particulier en Tarn-et-Garonne, Haute-Garonne et Lozère. La propagation de la FCO est appelée à s’intensifier dans les prochaines semaines : le pic d’activité des moucherons culicoïdes, vecteurs de la maladie, survient en général à la fin du printemps. Quant au sérotype 1, il est présent en Espagne et menace la France. Le 7 avril, le ministère de l’Agriculture a annoncé la prise en charge des vaccins (ovins et bovins) dans les départements frontaliers, des Pyrénées-Atlantiques aux Pyrénées-Orientales. Dans le même temps, il a indiqué mettre à disposition gratuitement sept millions de doses contre le sérotype 8. Une première depuis l’apparition d’une nouvelle souche de FCO-8 à l’été 2023.

Y.G