La fête de la gastronomie s'invite au MIN

Qu'y aura-t-il sous la voûte le 25 septembre prochain ? Un immense banquet version Astérix ou une forêt de stands de producteurs locaux ? Il est encore trop tôt pour savoir à quoi ressemblera la version iséroise de la fête de la gastronomie 2016. En revanche, il est d'ores et déjà certain que le Min de Grenoble portera haut et fort les couleurs de la bonne chère. Après une première édition en petit comité l'an dernier, le marché d'intérêt national remet le couvert cet automne en ouvrant la manifestation au grand public. Objectif : mettre en valeur le patrimoine gastronomique local, via la mobilisation des professionnels de la restauration et des métiers de bouche, ainsi que des producteurs isérois.
Lancée en 2011, la fête de la gastronomie est un événement national qui n'a, pour le moment, ni la notoriété ni la puissance de feu de la Semaine du goût. Elle n'en a pas moins bel appétit. Son ambition : « Valoriser les savoir-faire français, la richesse et la qualité de nos produits ». Et comme la gastronomie « participe au dynamisme économique de nos régions, ainsi qu'au rayonnement de la France à l'international », la République lui a taillé sur mesure un « Commissariat général à la fête de la gastronomie », rattaché au ministère de l'Economie : la bonne cause n'a pas de prix. Surtout à une époque où nombre de producteurs de l'Hexagone rappellent à cor et à cri qu'ils ne parviennent plus à vivre de leur métier.
Territoire culinaire
En Isère, le Commissariat a délégué le portage du projet à l'association Feed'Art, un ovni gastronomo-culturel, qui prend plaisir à « promouvoir le développement de la gastronomie en Isère par le biais d'une approche culturelle, artistique et sociale ». Feed'Art aura la lourde tâche de rassembler les « acteurs du développement territorial culinaire », autrement dit les artisans, chefs cuisiniers, producteurs, professionnels de la restauration et de l'hôtellerie, entreprises liées aux métiers de bouche et autres « spécialistes liés à un domaine culinaire ». En coulisse, on évoque aussi un concours de cuisine (avec quatre catégories : jeunes, « novices », professionnels et maîtres restaurateurs). L'initiative en revient aux six territoires isérois engagés dans l'élaboration d'une stratégie agricole et alimentaire commune depuis l'automne (1). « L'idée est de valoriser les productions agricoles et artisanales iséroises », précise Arnaud Finet, chargé de mission agriculture et foncier pour le CDDRA Alpes Sud Isère. D'où un travail en parallèle avec les marchés de l'agglomération grenobloise, ceux-ci pouvant servir de relais d'information pour faire connaître la fête auprès du public. « Le but, c'est de créer un événement très rassembleur, explique Hugo Legris, de Feed'Art. Il ne s'agit pas d'organiser un simple marché de producteurs, mais de proposer une médiation entre les professionnels et le public de façon à créer un dialogue et un lien entre les gens. »
L'imaginaire dans l'assiette
Rien n'est encore décidé quant à la forme. La fête devrait cependant s'articuler autour de deux temps, l'un consacré à la production locale et aux métiers de bouche, l'autre, plutôt noctambule et festif, célèbrant la gastronomie « comme un geste artistique qui transforme les produits, en transposant l'imaginaire dans l'assiette ». Et c'est le Min qui va abriter tout ça. « Nous avons une belle vitrine à présenter au public », s'enorgueillit son directeur, imaginant déjà de dizaines de stands rassemblés par typologie d'activités (une zone producteur, une pour les artisans, une consacrée aux confréries ou aux maîtres restaurateurs...) « Il ne s'agit pas d'organiser une fête commerciale, rassure Bernard Colonel-Bertrand. Mais les producteurs pourront vendre leurs produits : les gens seront demandeurs ». L'homme le sait d'expérience.
Marianne Boilève
(1) Grenoble Alpes Métropole, la communauté d'agglomération du Pays voironnais, la communauté de communes du Grésivaudan, le PNR du Vercors, le PNR de Chartreuse et Alpes Sud Isère.