En marge des discussions sur la proposition de la Commission européenne de laisser plus de marges de manœuvre aux États membres pour interdire sur tout ou partie de leur territoire la mise en culture de variétés transgéniques, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a indiqué que la France préparait une contre-proposition. « La Commission européenne propose que les États membres qui souhaitent interdire un OGM entre dans un système dérogatoire à la règle alors que nous voulons que chaque État membre puisse disposer de ses propres critères d'autorisation », a-t-il expliqué. Le ministre préconise « d'objectiver le débat » afin que chaque Etat membre puisse autoriser seulement les variétés OGM utiles. Mais Paris est pour le moment un peu isolé sur cette ligne, le Royaume-Uni étant prêt à soutenir la proposition de la Commission et l'Allemagne restant réservée.
Par ailleurs, les ministères de l'Agriculture et de l'Écologie ont annoncé un projet d'arrêté visant à proscrire la vente et l'utilisation du maïs MON810. Celui-ci est actuellement soumis à l'avis du public dans le cadre d'une consultation qui court jusqu'au 9 mars, à l'issue de laquelle l'arrêté pourra dans la foulée être publié au JO, mais aussi contesté devant le Conseil d'État. Une course contre la montre s'est donc engagée entre pro et anti-OGM à quelques semaines des premiers semis.
Malgré la volonté affichée du gouvernement de bannir les cultures transgéniques du territoire national, le MON810 provoque toujours de l'intérêt chez certains producteurs, « principalement en Midi-Pyrénées ou en Aquitaine. Le MON810 résiste à plusieurs insectes dont la pyrale qui touche particulièrement 400 000 à 450 000 ha dans ces régions », a déclaré le 17 février Luc Esprit, DG de l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM).
Source Agrafil