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COMMISSION EUROPÉENNE

La France pousse pour maintenir un budget propre à la Pac

À l’approche de la proposition de cadre financier pluriannuel, attendue d’ici l’été, la France place ses pions et fait des propositions, notamment sur la Pac. Paris s’oppose à son intégration dans les plans nationaux globaux envisagés par Bruxelles.

La France pousse pour maintenir un budget propre à la Pac
Antonio Costa, président du Conseil européen.

La proposition de cadre financier pluriannuel (CFP) de la Commission européenne doit être présentée d’ici l’été et celle concernant la Pac devrait suivre, mais la France prend déjà position et définit ses propositions, notamment en matière agricole. Dans un document daté du 4 mars, Paris appelle clairement à ne pas intégrer la Pac au sein d’un plan national global, comme l’envisage la Commission européenne. La France pousse donc pour le maintien d’un budget propre pour la Pac, qu’elle estime essentiel afin de préserver les paiements directs, « en raison de leur rôle essentiel pour le soutien au revenu des agriculteurs ». Les autorités françaises restent, en outre, très attachées à la structure de la Pac en deux piliers (paiements directs et développement rural) et à la « nature commune de toutes ses composantes ». Au-delà de la préservation du revenu des agriculteurs, la France souhaite que les spécificités de la Pac soient prises en compte étant donné qu’elle a déjà « fortement intégré la logique de performance ». De plus, elle plaide également pour un accompagnement des agriculteurs dans la transformation des systèmes de production ou encore la mise en place de conditions de concurrence équitable. Enfin, la France s’oppose au raccourcissement de la durée du CFP (de sept à cinq ans) pour des raisons de prévisibilité et de stabilité des politiques comme la Pac.

Le think tank Farm Europe

Le think tank Farm Europe a adressé, le 17 mars, une lettre à Antonio Costa, le président du Conseil européen, pour souligner « le besoin urgent pour l’UE de continuer à soutenir fermement la Pac » en tenant compte de l’inflation. Sans quoi, « l’UE risque de perdre 54 % de sa valeur d’ici 2034 (soit l’équivalent de 250 milliards d’euros) ». Yves Madre, son président appelle « à un budget européen dédié et adéquat pour une Pac véritablement commune avec deux piliers, afin de garantir une politique efficace et homogène ». Un moyen de faire pression sur le Conseil européen qui aura le dernier mot.

F.M