La marque Is(H)ere sur les starting block

A votre marque ! Prêt ? Partez ! Les premiers dossiers de candidature à la marque Is(H)ere ont été déposés. Fruits, jus de fruits, produits dérivés de la noix, faisselles... : une dizaine de produits agricoles et alimentaires isérois devraient être labellisés d'ici la fin mai et pouvoir apposer le logo sur leurs emballages dans la foulée. Portée par le Département, cette nouvelle marque n'a rien d'un gadget marketing : c'est un outil destiné à promouvoir la production locale dans les circuits type GMS, tout autant qu'à assurer une « juste rémunération des producteurs ». C'est là sa grande nouveauté. « La marque Is(H)ere va permettre aux consommateurs d'identifier les produits de qualité issus du département dans les rayons des surpermarchés, mais c'est aussi la garantie que le produit a été payé à un prix juste pour l'agriculteur et négocié avec lui », précise Jean-Pierre Barbier, le président de l'Isère.
Pour Jérôme Jury, l'initiative départementale revêt également un intérêt stratégique. Producteur de fruits à Saint-Prim, il commercialise l'ensemble de sa production en direct auprès de distributeurs locaux. « Depuis quelques temps, on sent que la grande distribution s'intéresse de plus en plus à la question de l'origine, remarque l'arboriculteur. Or, au niveau du département, nous n'avons pas de reconnaissance liée à notre terroir. La marque Is(H)ere va me permettre d'ajouter une identification géographique à mes abricots Label rouge. C'est important, car ça rassure le consommateur, et ça permet de développer les ventes. »
Produits labellisables
Obligatoirement associé à un produit brut ou fabriqué (et non à une entité), le droit d'usage de la marque est accordé aux agriculteurs, artisans et industriels agroalimentaires locaux qui en font la demande, sous certaines conditions. Le produit brut doit avoir été cultivé ou élevé et abattu en Isère (ou, le cas échéant, en partie dans des départements limitrophes). Pour un produit fabriqué, les matières premières (hors aromates, additifs, sucre...) doivent respecter la provenance définie pour les produits bruts. Concernant les produits fermiers, l'application du règlement « Produits de la ferme - Bienvenue à la ferme » suffit à rendre la production automatiquement labellisable.
Sont cependant exclus du droit d'usage de la marque les produits bénéficiant d'un signe officiel d'identification de l'origine français ou européen (AOC, AOP, IGP...), tels que le saint-marcellin, le bleu du Vercors-Sassenage, la noix de Grenoble, l'IGP vins de l'Isère, le génépi des Alpes IGP ou les ravioles du Dauphiné. De fait, les produits identiques à ceux produits sous signe de qualité (tomme de type saint-marcellin, noix en coque hors AOP noix de Grenoble...) sont également exclus, de façon à ne pas nuire aux dits signes de qualité. Pour ce qui est des produits sous Label rouge, « ils seront examinés au cas par cas », précise le réglement d'usage.
Bonnes pratiques
Concernant les conditions de production, il va de soi que le produit doit respecter « toutes les réglementations en vigueur dans sa catégorie », mais aussi « un règlement de pratiques pour la profession ». Il s'agit par exemple de respecter la charte des bonnes pratiques d'élevage pour les bovins lait et viande, du guide des bonnes pratiques d'hygiène pour les porcs, du référentiel de bonnes pratiques pour le blé et des modes de production 0 et 1 pour les œufs.
Comité d'agrément
Les producteurs, les artisans et les industriels intéressés par la démarche doivent remplir un formulaire de demande et l'adresser au Pôle agroalimentaire, au siège du Département. La demande sera examinée par un comité d'agrément, constitué de représentants des trois chambres consulaires, de producteurs (un par filière concernée : produits laitiers, produits carnés, céréales, fruits/légumes), de techniciens des collectivités engagées dans le Pôle agroalimentaire (Département, Métro, Pays voironnais), de professionnels et de représentants des associations de consommateurs. Le prochain comité d'agrément se réunira fin mai. Et les candidats sont les bienvenus.
Marianne Boilève