La p'tite coop qui monte, qui monte...

Les résultats sont « plutôt bons », mais l'humilité prévaut. Réunis en assemblée générale le 30 janvier, les adhérents de Vercors lait n'ont pas à se plaindre de l'année 2014. Avec un chiffre d'affaires de 6 millions d'euros (en hausse de 15 % par rapport à 2013), la coopérative affiche une belle santé qui a permis de verser à ses adhérents un complément de prix. Et ce pour la deuxième année consécutive. Les producteurs ont ainsi vu leur lait rémunéré à hauteur de 382 euros les mille litres (452 euros pour le bio), quand, en moyenne, les cours oscillaient entre 320 et 330 euros les mille litres. Comme quoi la qualité paie. Le travail aussi.
Large gamme de fromages
Car la coopérative revient de loin. A l'agonie en 2008, elle travaille depuis six ans à bâtir un outil industriel et commercial solide. Après une lente remontée, la collecte reste stable (5,5 millions de litres de lait, dont 1,3 millions en bio). En revanche le dynamisme de l'activité commerciale ne faiblit pas. Avec 70% du lait transformé, Vercors lait dispose d'une douzaine de produits à forte identité territoriale, dont le bleu n'est que le fer de lance. Cette large gamme fromagère (tomme, fromage à raclettte, pâte cuite, brique du Vercors, bournette, saint-marcellin, saint-félicien...) alimente les trois magasins de la coopérative, mais lui permet surtout de grignoter d'année en année des parts de marché, tant du côté des grossistes que dans la grande distribution. « Nous travaillons par étape, rappelle Philippe Guillioud, le directeur de Vercors lait. Nous sommes dans le bon cercle, mais il faut rester humble. Nous ne traitons pas non plus des millions de litres de lait. Cela étant, nous devons rester vigilants sur la qualité du lait. » Une vigilance qui cadre avec la toute récente « commission qualité » mise en place avec les éleveurs, dans l'optique de construire une grille et une charte qualité lait cru dans les 18 prochains mois. Car même si la fabrication du bleu du Vercors-Sassenage au lait thermisé donne toute satisfaction, la version "lait cru" est toujours à l'ordre du jour. Question d'image de marque plus que de conviction, semble-t-il.
MB