La maison Jouvenal à La Côte-Saint-André, c'est une histoire de famille.

C'est aussi l'histoire d'une entreprise qui se transmet de générations en générations depuis 1912.

Et qui, loin de s'asseoir sur la notoriété qu'elle a construite peu à peu, cherche toujours à « faire mieux ». Pour cela, chaque génération se considère comme un maillon de la chaîne et apporte de nouvelles idées et contributions, pour marquer et renouveler l'entreprise.

Clientèle diversifiée

A l'époque d'Emile Jouvenal, le fondateur de la pâtisserie de la rue de la République, les clients venaient pour les pâtés croutes et les « Bombes atomiques », un gâteau avec de la crème au beurre et un praliné au milieu.

Quand Maurice Jouvenal a repris les rennes de la pâtisserie, qu'il a développé la chocolaterie, c'était le « Berlioz », un gâteau de fruits confits dans une ganache de chocolat noir, qui attirait les gourmands.

Pierre Jouvenal a créé le « Damnation », un praliné aux noix et à la feuilletine croustillante.

Quant à Franck Jouvenal, présent dans l'entreprise quand elle fêtait ses 100 ans, c'est le « Centenaire » qu'il a mis au point, un gâteau au chocolat et aux crèmes caramel et spéculos.

Depuis, des générations de clients viennent déguster la multitude de produits que propose la maison.

« Aujourd'hui, entre les gâteaux qui ont traversé les âges et les nouvelles créations, il y en a pour tous les goûts », affirme Pierre Jouvenal, le père.

« Ce qui est amusant, c'est que nous avons une clientèle très diversifiée. Certains ne viennent que pour le Berlioz, pour retrouver la saveur de leur enfance, et ne cherchent jamais à découvrir de nouveaux desserts. Alors que d'autres passent la porte et nous demandent systématiquement la nouveauté du moment », ajoute Franck Jouvenal, le fils.

Les gourmands en mal de nouvelles saveurs ne sont donc jamais déçus, car la maison propose une nouveauté tous les 15 jours et chaque année, un nouveau gâteau par saison.

En ce moment, c'est une mousse de passion, de framboises et de violettes que l'on peut découvrir...

Selon Franck Jouvenal, « la pâtisserie est un travail d'équipe. Ici, nous sommes 11 à collaborer. Ainsi, nous avons toujours de nouvelles idées. C'est le coté magique de notre métier ».

Produits locaux

A la maison Jouvenal, la passion des bonnes choses est de rigueur.

D'où un attachement à choisir des matières premières de qualité depuis cinq générations.

Cette volonté s'est encore accrue depuis cinq ans, avec la nouvelle génération Jouvenal, qui privilégie de plus en plus le bio et le local dans ses achats.

« C'est vrai que c'est un phénomène de société, mais c'est pertinent, c'est pour cela que nous le faisons. En plus, nous avions la chance d'avoir une entreprise aux reins solides. Nous avons pu nous permettre de prendre le temps d'aller chercher des produits locaux. Cela nous procure une grande satisfaction », s'enthousiasme Franck Jouvenal.

Alors, les œufs proviennent de la ferme du Bel air à Têche, la farine de Saint-Victor-de-Cessieu, le miel des Ruchers nomades à Semons, la crème de la laiterie Gilbert à Grenoble, la viande (pour le pâté croute) de la boucherie Beigner et les fruits et légumes de l'enseigne « Un petit coin de ferme », à La Côte-Sant-André...

Ambassadeur de la gastronomie

Les maîtres des lieux qui se succèdent ont à cœur de transmettre leur passion.

D'abord à leurs enfants. « Nous vivons bien notre métier. Nous leur en avons donc toujours parlé de façon positive. C'est comme cela que l'on suscite l'envie », affirme Pierre Jouvenal.

Mais aussi à tous ceux qui sont intéressés.

Pierre Jouvenal était un pionnier quand il a organisé les premiers ateliers sur le chocolat, il y a déjà une trentaine d'années.

« A l'époque, des confrères m'avaient interpellé, craignant que cette démarche ne nous fasse perdre nos clients. Mais c'est tout le contraire. C'est à travers les stages que nous entretenons la passion des consommateurs pour les bonnes choses et eux, l'entretiennent dans leur entourage. C'est une façon de les rendre ambassadeurs de la gastronomie. C'est aussi une façon de leur faire comprendre le prix élevé des produits, et notamment du chocolat, que l'on a toujours soigneusement sélectionné  », estime le pâtissier.

Depuis, les stages et les ateliers font partie de la culture de la maison. Les pâtissiers proposent sans cesse des nouvelles formules.

Isabelle Brenguier

Les cookies aux noix et au chocolat Jouvenal