« Notre environnement économique et social a beaucoup évolué », constatait Philippe Riboulleau, le président des Gîtes de France Isère, lors de l'assemblée générale qui s'est déroulée à Theys, le 4 mai dernier, devant une centaine de participants.
Pour le leader de l'hébergement rural, les enjeux sont nombreux, notamment en raison de la mise en place de la loi Notre, les nouvelles intercommunalités étant appelées à assurer la compétence tourisme. Conséquence directe, le département n'intervient plus et l'aide à l'hébergement n'est plus reconduite depuis 2016.

« Nous devons reconquérir notre reconnaissance auprès des instances avec lesquelles nos rapports de confiance demeuraient solides », a insisté le président au regard des nouvelles gouvernances qui se sont installées dans les collectivités et les structures touristiques.
A l'international, les hébergeurs restent attentifs aux évolutions d'un marché fortement bousculé par les agences de tourisme online (OTA) qui gagnent en parts de marché.

Les propriétaires de gîtes sont partagés entre les plus fidèles à Gîtes de France et ceux qui entendent profiter de cette dynamique.

Un panier moyen supérieur

Pour le président isérois, après l'anniversaire des 60 ans, « les années 2017 et 2018 s'engagent comme des années de transition ».

La hausse du chiffre d'affaires de la centrale de réservation, qui s'établit à 3 millions d'euros (+3,45%), témoigne de la volonté qu'ont eue les hébergeurs de se repositionner pour continuer à exister en jouant la carte de la qualité.

En effet, le nombre de contrats est en retrait de 3%, mais le panier moyen a augmenté de 4,3% pour s'établir à 594 euros, c'est-à-dire au-dessus de la moyenne nationale.

Aujourd'hui, la moitié des réservations est effectuée en ligne et la clientèle de proximité représente le quart des transactions.

C'est une caractéristique de l'Isère, comparée aux départements limitrophes comme les Savoie qui séduisent une clientèle parisienne plus importante (14% en Isère). La clientèle étrangère constitue 18,4 % des nuitées. Le premier à en profiter est le secteur de l'Oisans, dont les grands sites comme l'Alpes d'Huez attirent 20% de clients étrangers.

Les régions qui pèsent économiquement sont toujours les Plaines et collines, vaste territoire où se répartissent 26% des gîtes pour 36% des nuitées de la centrale de réservation (mais beaucoup d'hébergements sont en contrat avec des grandes entreprises du Nord-Isère), suivies par le Vercors (29% des hébergements et 28% des nuitées de la centrale de réservation).

Pour Bruno Bernabé, le directeur des Gîtes de France Isère, la montée en gamme des hébergements génère de meilleurs résultats en termes de taux d'occupation et de chiffre d'affaires.

Fin de saison

Quant au réseau, il continue de s'étoffer pour atteindre 661 adhérents en 2016 (contre 643 en 2015), observant une légère dynamique portée par l'animation de l'anniversaire des 60 ans.

Pour autant, l'activité reste fragile, soumise aux aléas climatiques ou aux caprices du calendrier, les week-end électoraux étant par exemple peu porteurs.

En 2016, le chiffre d'affaires global des gîtes isérois était de 11,8 millions d'euros (contre 11,5 millions d'euros en 2015). Le chiffre d'affaires induit est de 17,7 millions d'euros et 2,9 millions d'euros ont été investis par les hébergeurs dans des projets. Le poids économique de Gîtes de France Isère est ainsi de 32,4 millions d'euros.
L'année 2017, a débuté par une saison hivernale médiocre. « On constate un resserrement des périodes de forte fréquentation », observe Bruno Bernabé.

Durant la période estivale, les fins de saison sont de plus en plus prisées, alors que les débuts de saison peinent à décoller.

Cette année, le Tour de France fera étape en Isère, à La Mure, ce qui est toujours bon pour l'hébergement rural.

Un de objectifs phares du bureau isérois a d'ailleurs été de mettre en place des partenariats événementiels, à l'image de l'Euro Nordic walk dans le Vercors qui, au mois de juin, génère un taux d'occupation des gîtes de 60%.

Le trail des passerelles dans le Trièves est également un événement moteur pour l'hébergement en milieu rural.

Isabelle Doucet