La région Rhone-Alpes intéressée par le veau sur paille

C'est en homme convaincu que Jean-Jack Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes est reparti de la ferme Collomb à Blandin (38), dimanche après-midi. Profitant de la journée « Balades et paysages » organisée dans cet élevage bovin viande par Interbev, il est venu à la découverte de l'élevage de veaux de boucherie sur paille*, une spécialité de la région Rhône-Alpes.« 98% des 150 exploitations rhônalpines menant un atelier veau de boucherie procèdent selon cette méthode, décrit Alexandre Merle, président de la section veau d'Interbev. C'est le top du veau de boucherie, dont on trouve peu d'équivalent en France ».

« La conjoncture s'améliore pour les éleveurs, explique le responsable agricole. Les prix en Amérique du Sud augmentent, amenant un meilleur équilibre avec les nôtres. Sur un plan réglementaire, les appels d'offre des marchés publics sont passés du moins disant au mieux disant. Couplé avec une volonté d'approvisionnement local prôné par les élus locaux, des perspectives s'ouvrent pour ce type d'élevage ». D'où une explication in situ, de la qualité de la production de veaux de boucherie et la suggestion directe à l'encontre du président de la Région, d'orienter les commandes publiques vers la production locale.« 92% des veaux produits en Rhône-Alpes sont abattus dans la région et y sont commercialisés, soutient le responsable professionnel. La filière est intégrée, ce qui assure une qualité et une régularité de l'approvisionnement. Tout l'intérêt de la filière est d'avoir une adéquation entre l'offre et la demande de produits, rôle joué par l'intégrateur ». En apparté, il ajoute que les relations avec ces derniers sont correctes et que les prix négociés, suivis de près par la profession, rémunèrent le travail de l'agriculteur.

Cependant, des éléments perturbateurs annoncent des difficultés potentielles : « En un an, nous avons perdu 10% du troupeau de gros bovins, situation liée en partie à la difficulté du renouvellement des générations. Avec 17 000 euros de revenus annuels, l'élevage allaitant n'attire plus. Il faut également améliorer l'attractivité du métier consistant à moderniser les bâtiments, les outils de production et réduire les astreintes ». D'où la sensibilisation de l'élu régional à un approvisionnement en veau pour les cantines des lycées. « Nous devons réhabituer les jeunes à manger cette viande goûteuse et correspondant par ses méthodes de production aux attentes de la société ».

« La carte de la qualité est l'avenir du secteur agricole régional, estime Jean-Jack Queyranne. L'élevage est une part importante de la production régionale, réalisée par des exploitations petites et moyennes, occupant des territoires difficiles ».

La région de Blandin est significative : une succession de collines en pentes n'autorise que les prairies et empêche la production de céréales. Gérard Leras, conseiller régional, a indiqué la mise en place par la Région d'actions destinées à soutenir l'autonomie alimentaire des élevages, non pas à l'échelle de l'exploitation, mais à celle du territoire. Ainsi, dans un secteur donné, seront favorisés les échanges entre exploitations complémentaires.

*Le veau est élevé sur un lit de paille et non sur des caillebotis. Il possède plus d'espace que le veau en batterie.

Jean-Marc Emprin

En savoir plus :

Organisation du veau de boucherie en France

 Les axes du Contrat d'objectif filière (Crof) bovins viande

 Un exemple d'inter action entre production laitière et production de veau dans les monts du Forez

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