Le Bleu du Vercors, serein face au CETA

« Nous sommes tout petits : il n'y a pas lieu d'avoir peur. » Alors que certains producteurs sont vent debout contre le Ceta, l'accord économique franco-canadien qui ne protège que 28 fromages français sur les 45 qui bénéficient d'une apellation, Paul Faure, président de la coopérative Vercors Lait, se montre serein. « Je ne suis pas inquiet, assure-t-il, parce que nous avons une AOP et que le bleu ne pourra pas se faire là-bas. »
C'est également l'avis de Matthias Fekl. En visite dans le Vercors le 27 février pour juger de l'exemplarité du territoire en matière d’adaptation des activités touristique au changement climatique, le secrétaire d’État chargé du commerce extérieur et de la promotion du tourisme a tenté de lever les inquiétudes concernant les conséquences du traité sur l'avenir du bleu du Vercors. Interpelé sur le sujet par Franck Girard, président de la communauté de communes du massif du Vercors, Matthias Fekl a rappelé que les critères de sélection des 42 appellations reconnues par le Ceta concernaient non pas la qualité, mais le risque de concurrence économique (risque d'usurpation ou de contrefaçon). Or, s'est-il amusé, « personne, à ma connaissance n'a imité ou essayé d'imiter ce fromage. D'ailleurs, il n'y arriverait pas ! » Une remarque qui fait bicher Paul Faure : « Le Ceta, ce n'est pas un souci pour nous. En revanche, je comprends que pour les gros, comme Lactalis, ça pose un problème. »