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Expérience

Le confort en ligne de mire

Yannick et Marion Rochas sont les créateurs de la chèvrerie du pic Saint-Michel, à Lans-en-Vercors. Leur installation est aujourd'hui récompensée par le concours Agri-talent, dont l'objectif est de valoriser les démarches économiques, sociales, environnementales innovantes des jeunes agriculteurs.
Le confort en ligne de mire

Ils cherchaient à ce que leur exploitation s'intègre bien au paysage du Vercors. Leur objectif est atteint, mais ce n'est pas un hasard. Avant qu'ils ne commencent leur bâtiment, construit de leurs propres mains pour limiter son coût (120 000 euros), Yannick Rochas a utilisé une année de congé parental pour réfléchir de façon très concrète à leur projet, à la façon dont ils allaient construire leur outil. Pour le jeune éleveur, ce ne fut pas une perte de temps. Bien au contraire. La réflexion qu'ils ont menée conjointement leur a permis d'optimiser leur outil, et l'autoconstruction de leur bâtiment, d'économiser quelque 80 000 euros. « Ce sont des choix stratégiques que nous avons faits et que nous n'avons pas regrettés. C'est ce qui nous a permis de nous en sortir financièrement. C'est aussi ce qui va permettre mon installation en janvier prochain », commente Marion Rochas.

Gagner du temps

Leur projet d'installation est un projet professionnel, mais c'est aussi un projet de vie. Ils ont donc conçu leur projet d'exploitation et d'habitation dans le même temps (leur maison est accolée à la chèvrerie). Etre sur place leur permet ainsi de gagner beaucoup de temps au quotidien, « que ce soit pour le soin et le gardiennage des animaux, ou la vente de notre production, sans être jamais très loin de nos enfants en bas-âge », précise l'agriculteur.

Multi-moules

Le confort dans leur installation et dans leur travail. C'est vraiment ce que recherchent les époux Rochas, pour éviter que leur métier ne devienne un poids. Aussi ont-ils tout de suite investi dans un multi-moules, leur permettant la fabrication de 48 fromages à la fois. « C'est très intéressant physiquement et cela fait gagner un temps fou », analyse Marion Rochas. Dans le même esprit, l'installation récente d'un lave-vaisselle dans le labo leur a changé la vie. C'est une question de priorité. S'ils ne ne regrettent pas ces investissements, ils sont aussi satisfaits d'avoir acheté d'occasion une partie du matériel nécessaire. C'est le cas de la salle de traite. « En parallèle, je m'octroie un salaire modeste, au regard du nombre d'heures passées à travailler, pour privilégier les investissements, et sans cesse améliorer nos postes de travail », explique l'éleveur.

Le bois pour le bâtiment et le chauffage

La question du bâtiment était au coeur de toutes les préoccupations. « Pour limiter son coût, pour qu'il soit beau et qu'il ne représente pas une verrue, nous avons privilégié le bois, bien présent dans le massif du Vercors », souligne Yannick Rochas. Et si, pour des contraintes techniques, ils n'ont pas pu le construire entièrement avec ce matériau, ils s'en sont servis pour sa charpente. Et ils l'utilisent également pour alimenter la chaudière à bois déchiqueté, qui sert au chauffage du bâtiment et de la maison, et au préchauffage de l'eau. « Nous bénéficions ainsi d'un confort inégalé, pour un coût négligeable », estime Yannick Rochas. 

Isabelle Brenguier