Le conseil départemental de l'Isère ne renoncera pas à l'agriculture

Si l'agriculture ne relève pas des compétences dévolues aux départements, elle n'en constitue pas moins un secteur d'activité économique majeur que les candidats aux élections ne peuvent se permettre de négliger. D'autant qu'en Isère, comme dans la plupart des départements de Rhône-Alpes, l'action du conseil général dans ce domaine est ancienne et bien ancrée dans les mœurs. Qu'il s'agisse de transformation, de commercialisation, de transmission ou de veille sanitaire, le conseil général revendique depuis des années « une politique volontariste », incarnée jusqu'à présent par Christian Nucci. Et même si les réformes confèrent désormais à la région un rôle clé en matière économique, et notamment de politique agricole, les départements n'entendent pas renoncer à leurs prérogatives. D'ailleurs, en milieu rural, quand on interroge les candidats sur la question, aucun ne se risque à annoncer la fin d'une telle politique. Au contraire.
Confiance partagée
En fin politique, Daniel Vitte, président de l'Ami (1) et candidat dans le canton du Grand-Lemps, salue le travail de Christian Nucci qui a su « instaurer un dialogue privilégié avec la profession agricole » et créer les conditions d'une « confiance partagée » : « Tant que le département existera, il aura à travailler avec les agriculteurs, estime l'élu, que ce soit sur des questions concernant les services vétérinaires, le maintien d'équipements structurants, comme les abattoirs de Grenoble, ou des dossiers essentiels comme la préservation du foncier agricole. » Et le maire de Montrevel de rappeler comment, « grâce au travail conjoint entre la chambre d'agriculture, le conseil général, les services de l'Etat et l'association des maires de l'Isère, la spirale consommatrice de foncier qui se développait depuis des années a été stoppée. » Mais, prévient le candidat, « l'argent public se faisant rare, il faudra probablement travailler avec moins de moyens ».
Moins diplomate, Jean-Pierre Barbier, candidat dans la Bièvre, affirme son intention de continuer à soutenir une « agriculture iséroise riche de sa diversité », mais annonce qu'il faudra « mieux répartir les aides ». Le député-maire de Penol entend en effet « faire autrement » : « Plutôt que de saupoudrer les aides sur des actions diverses, il faudra les concentrer sur une filière, pour l'aider à se moderniser et à répondre aux défis auxquels elle est confrontée, puis passer à une autre. »
De fait, la future majorité au futur conseil départemental, qu'elle soit de droite ou de gauche, aura à cœur de continuer de soutenir activement l'agriculture iséroise. Et elle pourra le faire car, la semaine dernière, l'assemblée nationale a confirmé le rôle des départements en la matière, « notamment dans le domaine de l'investissement », confie Christian Nucci.
(1) Association des maires de l'Isère.