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Conseil en élevage

Le contrôleur laitier met tout en oeuvre pour favoriser la qualité du lait

Écouter les éleveurs, répondre à leurs attentes, les conseiller : tel est le rôle du contrôleur laitier. Rencontre avec Mathilde Vial, qui intervient en Chartreuse et en Valdaine.
Le contrôleur laitier met tout en oeuvre pour favoriser la qualité du lait

Elle ne pensait pas que le métier lui plairait autant.

Conseillère en élevage au contrôle laitier de l'Isère, Mathilde Vial accompagne 54 éleveurs en Chartreuse et en Valdaine.

« Mon travail est  très diversifié. Les missions sont très variées et chaque année, de nouvelles actions peuvent nous être proposées », détaille-t-elle, en pensant notamment aux « rendez-vous duo », cet accompagnement technico-économique mis en place, en 2015, pour aider les éleveurs à faire face à la crise.

Systèmes différents

La plupart du temps, Mathilde Vial est « en vadrouille », dans les exploitations de son secteur, au côté des éleveurs, pour répondre à leurs questions et attentes.

« Auparavant, le métier était concentré autour des questions de production et de cellules. Mais il est de plus en plus diversifié. Bien sûr, nous travaillons toujours sur la qualité du lait et les différents taux (protéique, butyrique, ndlr). Nous utilisons les résultats de production et de qualité que nous transmettent les agents de pesée qui interviennent en amont dans les fermes, en réalisant des échantillons de lait. Mais nous abordons aussi, dans leur globalité, les domaines de l'alimentation, des fourrages et des rations, des cultures et des suivis de récolte, de l'élevage, des génisses et des veaux. Avec en ligne de mire l'économie des exploitations. Car toutes les actions que nous mettons en place, nous le faisons dans l'objectif d'améliorer les résultats économiques des éleveurs. C'est très intéressant, car nous n'avons pas qu'un seul champ d'action », explique, avec enthousiasme, la jeune femme de 26 ans.

D'autant que, particularité de son secteur, les exploitations sont très variées.

Il n'y a pas de profil type d'élevage. Les systèmes sont très différents, de la polyculture-élevage dans la plaine, jusqu'au « tout herbe » dans le massif de la Chartreuse.

Mais dans un contexte de crise laitière, ce n'est pas tous les jours facile.

Arrivée après 2009, la technicienne reconnaît ne pas avoir connu de belles années.

Mais elle a pu constater que la situation avait encore empiré depuis 2015.

« Même les éleveurs qui arrivaient à s'en sortir jusque-là n'y arrivent plus », a-t-elle remarqué.

Les cas varient, car le territoire ne compte pas moins de six laiteries qui pratiquent des prix différents.

Spécialisée dans l'élevage des génisses, Mathilde Vial, accompagne aussi en la matière les agriculteurs de tout le département.

De nombreuses compétences

Le métier est technique. Elle s'y attendait et elle savait que cela lui plairait.

En revanche, elle ne pensait pas que le contact avec les éleveurs, le volet humain serait aussi important.

Et elle apprécie. « Plus le temps passe, plus c'est intéressant car nous connaissons mieux les éleveurs avec lesquels nous travaillons. Nous savons ce que nous pouvons leur proposer. Il ne faut pas vouloir faire avancer tout le monde à la même vitesse, ni vouloir tout révolutionner. Il faut s'adapter », estime-t-elle.

S'il aurait pu être difficile pour la jeune femme de s'intégrer dans un milieu plutôt masculin, ses racines agricoles l'ont aidé à faire sa place.

« Même si je n'y suis pour rien, je suis consciente que le fait que mes parents soient éleveurs (à Montferrat), a rassuré les adhérents du contrôle laitier chez qui je suis intervenue à mes débuts. Cela m'a aidé à être prise au sérieux », reconnaît Mathilde Vial.

Si elle a suivi des études agricoles (un Bac S dans un lycée agricole, puis, en alternance, un BTS « Productions animales »), Mathilde Vial ne souhaitait pas s'installer tout de suite.

Car elle voulait connaître d'autres expériences.

Elle a donc suivi une formation « Conseil en élevage laitier », également en alternance, organisée par la Fidocl (Fédération inter-départementale des entreprises de conseil élevage du sud-est) à proximité de Bourg-en-Bresse, et a ensuite été embauchée.

Elle reconnaît que l'intérêt de son métier repose sur sa diversité.

« Mais il demande de nombreuses connaissances que nous sommes loin d'acquérir en formation scolaire. D'où l'intérêt de la formation spécialisée que j'ai suivie. Depuis mes débuts, je continue à me former, à évoluer, à acquérir de nouvelles compétences », affirme-t-elle.

La plus grande difficulté pour elle : être sûre que les éleveurs soient satisfaits des services et des conseils qu'elle leur propose.

Isabelle Brenguier