"Le Département de l'Isère veut être exemplaire"

Quelles options avez vous retenu pour la filière bois dans le budget 2016 ?
Nous voulons mobiliser la ressource forestière autour de trois axes : l'amélioration de l'accessibilité à la ressource (desserte, câble, schéma d'accès...), l'amélioration de la valeur économique des peuplements et l'incitation au regroupement foncier à la gestion collective. Nous entendons également promouvoir les démarches de qualité (certification Bois des Alpes, AOP bois de Chartreuse) et les constructions en bois local, accompagner la modernisation des entreprises, encourager la contractualisation ainsi que l'innovation.
Avec quel budget ?
Le budget est stable, voire en légère hausse. Le soutien aux acteurs de la forêt et de la filière bois va s'élever à 337 725 euros, pour des aides aux organismes forestiers favorisant le regroupement des propriétaires privés, pour soutenir la recherche de valeur ajoutée, l'innovation, la modernisation des entreprises ou la promotion des construction en bois local. Le Département veut être exemplaire : la maîtrise d'ouvrage départementale doit être la locomotive du secteur. Nous avons fait nos maisons de territoire et nos collèges en bois local, et nous allons continuer. Un projet est d'ailleurs à l'étude dans le Nord Isère. Nous allons également consacrer 442 000 euros de soutien aux investissements pour les entreprises de première et de deuxième transformation du bois d'œuvre (300 000 euros), ainsi que pour aider les propriétaires et les communes à mobiliser les bois nécessaires à l'approvisionnement des scieries (142 000 euros), notamment au travers de dessertes forestières, de débardage par câble, de travaux sylvicoles ou de valorisation en bois énergie des sous-produits de l'exploitation des bois d'œuvre en montagne.
Vous êtes plutôt donc dans une forme de continuité avec la mandature précédente...
Oui, mais ce qui est intéressant, c'est que nous allons pouvoir mobiliser des crédits environnementaux pour certains projets. Nous avons également dégagé une ligne de 50 000 euros de crédits issus de la taxe d'aménagement pour promouvoir et valoriser les pratiques sylvicoles en faveur de l'environnement. Il y a aussi des projets qui me tiennent à cœur, comme celui des Ecouges. J'ai beaucoup écouté les habitants du Sud Grésivaudan : nous allons relancer l'exploitation dans les Ecouges. Nous allons commencer par sortir 1 000 m3, qui vont notamment servir à la construction d'un projet vitrine du Département. Le but, c'est bien de concilier développement durable et usage traditionnel. L'environnement peut se penser intelligemment en agriculture comme en forêt.
Qu'entendez-vous par « intelligemment » ?
C'est le contraire de la sanctuarisation. On peut faire de l'environnement en continuant de couper du bois, d'aller à la chasse ou à la pêche.