Le loup frappe et tue quatre fois

« La première attaque a eu lieu le dimanche 11 août. Le loup a tué deux brebis. Les gardes de l'ONCFS ont établi le constat », raconte Eric Martin, éleveur ovin à Roissard.
Depuis, le prédateur n'a jamais cessé d'agresser de nuit ce troupeau de 25 brebis qui pâturent dans un parc de six hectares équipé de clôtures en filets électrifiés et situé à 150 mètres de la mairie et de l'église de Roissard dans le Trièves.
« Vendredi 16 août, a eu lieu une nouvelle attaque. J'ai retrouvé une brebis morte. Samedi 17, le loup en a prélevé encore une autre, et de nouveau dimanche soir 18 août », détaille l'éleveur.
Jusqu'au mois d'août, le secteur du Trièves avait été relativement épargné des attaques de loup.
« Le reste du troupeau est en alpages, à Villard-Saint-Christophe, en Matheysine. Il y a 650 brebis et là-haut, nous avons déjà eu trois attaques depuis le début de la saison. Comme il y a des chiens de protection, le loup attaque la journée, surtout quand il y a du brouillard », raconte encore Eric Martin.
A côté des maisons
Mais en bas, à côté du village, il n'y a pas de chiens de garde et le prédateur saute par-dessus la clôture électrique pour se servir dans son nouveau garde-manger.
« C'est un voisin qui m'a appelé lors de la première attaque parce que le matin, les brebis étaient sorties du parc. Ce qu'elles ne font jamais. C'est donc qu'il y avait un problème. J'ai tout de suite su que c'était le loup. La brebis tuée avait été prise à la gorge. Comme il avait peu consommé, j'ai pensé qu'il ne reviendrait pas. »
C'est le contraire qui s'est produit et, en début de semaine, l'éleveur attendait impatiemment un arrêté autorisant des tirs de prélèvement.
« Le loup vient tuer les brebis à côté des maisons. Cela ne peut pas durer. Il faut que les louvetiers viennent le prélever. Ils ont du matériel adapté et peuvent intervenir de nuit »
Pour l'heure, s'il s'agit d'une bête isolée, personne ne l'a vue rôder.
Mais les brebis sont devenues extrêmement stressées et veulent rentrer à la bergerie. Alors l'éleveur, pour les surveiller de près, a décidé de réduire un peu leur parc.
« Mais au mois d'août, on ne rentre pas les brebis. Il faut tuer ce loup qui vient se servir dans le troupeau ».
A la mi-octrobre, le troupeau redescendra des alpages avec ses brebis gestantes. « Et si le loup est encore là, ce sera la catastrophe », appréhende Eric Martin.