Accès au contenu
STRATÉGIE

Le plan de la filière viticole pour se relancer

La filière a dévoilé les grandes lignes d’un plan de relance. Ses actions visent notamment une modernisation de l’image du vin, davantage d’innovation et une offre plus adaptée à la demande.

Le plan de la filière viticole pour se relancer
Bernard Farges, président du Comité nationale des interprofessions des vins à appellation d'origine et à indication géographique (Cniv). ©_yohan_castaing

Après son appel à un « New deal du vin » fin 2023, la filière en crise a présenté le 24 février une ébauche d’actions sur l’offre et la demande. « Tracer un cap, c’est l’idée du plan de relance », selon Bernard Farges, le président du Cniv (interprofessions). « Il y a 18 mois, nous aurions été incapables de venir devant vous (les médias) pour dire que la filière viticole devait réduire la voilure, qu’elle devait innover… Le mot de relance n’était pas encore dans notre vocabulaire. » Au lancement de leurs travaux, les organisations professionnelles ont établi un diagnostic du secteur, confronté à une chute de la consommation de vin en France (- 70 % depuis les années 1960), à un essoufflement des exportations et aux aléas climatiques. « De gros nuages s’amoncellent sur l’ensemble de la filière », a résumé Bernard Farges. Face à ce constat, partagé par les différents acteurs malgré la diversité des situations – le vin rouge est par exemple plus affecté que le champagne –, une feuille de route collective a été tracée. Des actions sont prévues à la fois sur l’offre et la demande de vin.

Dépoussiérer les rayons des vins en GMS

L’innovation constitue un des piliers du plan de relance de la filière. À partir de cet été, des expérimentations seront lancées sur la mise en avant des produits en grande distribution. « Plusieurs dizaines de magasins vont tester des contenants, des accords mets et vins », a indiqué le Cniv. L’idée est de dépoussiérer les rayons pour attirer de nouveaux consommateurs. Un autre axe vise à moderniser l’image du produit. La filière a défini une stratégie de communication pour l’ensemble du vignoble. L’Objectif est de se rapprocher des jeunes en favorisant par exemple la consommation dans les festivals. L’œnotourisme a aussi été identifié comme un moyen de renforcer le lien avec les consommateurs. Concernant l’export, la filière se veut plus offensive. Des actions sont prévues pour renforcer les outils de suivi des échanges internationaux, mieux appréhender les évolutions de consommation, identifier de nouveaux marchés. Enfin, le plan de relance vise l’adaptation de l’offre à la demande. Il s’agit de s’appuyer sur des outils de gestion du potentiel de production et de régulation des volumes, à l’instar du vignoble champenois. Malgré l’urgence face à la crise, la filière ne s’est pas fixée de calendrier très précis. « On est arrivés à un point de maturité où on est tous alignés », souligne le président de la Cnaoc (vignerons d’appellation) Jérôme Bauer, défendant le plan présenté malgré le manque de mesures concrètes pour le moment. « Ce n’est pas un document creux. C’est une ambition affichée et partagée. »

J-C.D